JUAN MACEIRAS BUBBLE-BOY DE L’EPT BARCELONE

Alors que le field est tombé à 306 joueurs restants (pour 303 places payées), les organisateurs ont eu la bonne idée de lancer le main-par-main. Une fausse bonne idée pour notre santé mentale, tant la bulle s’est éternisée sur cet EPT Barcelone pour finalement éclater à 22h29.

Mais revenons un peu sur ces moments qu’on apprécie autant qu’on les déteste parfois, ces moments où des joueurs appellent les cartes pour que les short-stacks bustent, ces moments où des joueurs se laissent mourir en comptant le nombre de mains qu’il leur reste avant de se retrouver all-in blind.

Pour résumer, le main-par-main a bien duré 1h30 selon les organisateurs (et 4h selon les manifestants).

André Akkari a trouvé le moyen de doubler avec un carré, en partant à tapis sur la rivière et en se faisant payer par une overpaire, des short-stacks ont gagné des flips (beaucoup, même) jusqu’à ce que Hans Hagberg ne défende 5-8 suité et mette tout au milieu contre un brelan max floppé sur un flop 85Q.

Quelques minutes plus tard, Jan Darda pousse son maigre tapis de 12 000 avec A♦ J♥ sur un flop 8♥ A♣ 6♥ et se fait payer par A♦ 8♣ chez Adrian State. Rien ne vient sauver Jan Darda qui part Dare-dard vers le rail.

Après 1h15, c’est officiellement la bulle. 304 joueurs restants et de nombreux short-stacks qui tremblent. Dans un coin de la salle, un certain Romain Lewis raconte à la table qu’il « aime bien quand il y a du sale qui se produit à la bulle« . Rattrapé par le karma, il se retrouve dix minutes plus tard à soulever une belle paire d’As avec 4 blindes en guise de tapis et une relance du français Fahd Boudaouine avant lui.

Romain pousse son tapis et se fait payer fort logiquement. Une nuée de journalistes/cadreurs/photographes/joueurs accourent vers la table en attendant la sentence. Romain a l’air partagé entre le kif d’être le centre de l’attention et l’angoisse de sortir à la pire place du tournoi. Il dit qu’il a les As et son adversaire lui dit qu’il a un As suité, sans que les deux joueurs ne soient autorisés à retourner leurs cartes. On attend que l’action se termine sur toutes les tables avant de connaître la sentence.

On apprend qu’un autre « all-in and a call » suivra et à la table de Juan Maceiras et Romain Lewis peut espérer partager le prix de la 303ème place en cas de bust. L’homme le plus heureux de la salle à ce moment-là s’appelle probablement Avihai Smadga, en perdition avec seulement des jetons jaunes devant lui à deux places d’être à tapis de blinde.

Au bout de longues minutes d’attente, Romain Lewis découvre enfin la main de son adversaire, A♦ 4♦ , annoncée par le directeur de tournoi Toby Stone, et révèle sans surprise son A♣ A♥ . C’est sans doute pas la main qu’il espérait voir, mais la croupière le rassure directement en retournant un flop A♠ J♠ 4♠ qui lui donne un brelan.

Il lève les bras au ciel en guise de célébration avant de se reprendre. Son adversaire peut encore faire runner-runner carré ou split si la turn et la river sont des piques. Mais un 6♥ sur la turn clôt l’affaire, délivrant Romain Lewis en lui permettant de doubler et de souffler un bon coup.

C’est finalement sur l’autre table que la bulle va éclater au visage de Juan Maceiras, celui qui a passé une grande partie du Main Event des WSOP 2023 en position de chipleader, avant de s’écrouler en 8ème place de l’épreuve pour 1 125 000 $.

Après avoir subi un gros bluff de Umberto Ruggeri qui l’a fait tomber à une quinzaine de blindes en lui montrant Roi-9 off (la même main avec laquelle Juan Maceira a spew sur le Main Event), Juan Maceiras pousse son tapis avec Q♥ 9♥ sur un flop 9♣ 4♠ 7♠ contre Jeffrey Hakim qui a floppé du plomb avec 4♥ 4♦ .

Le croupier maintient le suspens en retournant une Q♠ sur la turn qui fait pousser des cris dans toute la salle, mais c’est un inoffensif A♣ qui tombe sur la rivière pour libérer les 303 autres joueurs présents dans la salle.

Juan Maceiras, l’un des plus gros palmarès du poker espagnol, devient le bubble-boy de cet EPT Barcelone et les organisateurs ont décidé de stopper la journée immédiatement après.

34 français se hissent dans l’argent sur ce Main Event de l’EPT Barcelone, d’ores et déjà assurés de remporter un minimum de 8 850 €. La partie reprendra demain à partir de 12h00 sur les blindes 2 000 / 5 000 (BB Ante 5 000) pour une moyenne à 209 901 jetons.

Le Top 10 à l’issue de la journée :

Les 34 français :

Reste du field (Sélection) :

Retrouvez le Seat-Draw du Jour 3 ici.

BALLEUR À L’HEURE DE LA BULLE

A une table qu’il partage avec le sympathique suisse Ricardo Graells (aka le père de Gloub, pour les plus anciens d’entre vous), Gaëtan Balleur, qui est passé tout proche d’un bracelet WSOP cet été sur le 600$ Deep Stack Championship, évolue en toute sérénité sur ce Jour 3 et pointe désormais à 390 000 après une belle livraison de Martin Zamani.

Après une ouverture à 9 000 de Gaëtan Balleur UTG+1, Martin Zamani 3-bet à 27 000 au Hi-Jack. Celui que l’on avait découvert en 2011 lors de son deep run sur le Main Event des WSOP (pour son premier tournoi live), décide de payer hors position.

Il va alors check/call 3 fois tout au long d’un board 2♦ 6♦ J♦ 8♠ K♥ , 18 000 flop, 27 000 turn et 61 000 river, révélant A♦ K♠ pour un tirage flush-max qui s’est transformé en top paire top kicker river.

Martin Zamani ne peut montrer mieux que Q♥ 9♥ pour un gros bluff manqué. L’américain, grimpé à plus de 800k il y a quelques heures, a vu son stack amputé de moitié depuis une heure, après plusieurs 3-barrels infructueux.

MARTINI SEC

Après être monté à 250k sur la table télévisée, Julien Martini a tenté un gros bluff contre le mauvais client. Un bluff qui aurait bien pu passer, mais qui fait chuter le Team Pro PMU à 90 000 à l’approche de la bulle.

De petite blinde, Julien Martini ouvre à 9 000 avec A♥ 4♥ . Il est payé par Yiannis Liperis avec 4♣ 3♣ de grosse blinde.

Sur le flop 10♥ 3♦ 3♥ , Julien Martini check/raise à 28 000 avec son flush-draw après la mise à 7 000 de son opposant. Yiannis Liperis paye avec trips floppé.

Sur la turn Q♣ , Julien Martini check/call la mise à 38 000 de son adversaire.

Sur la rivière K♣ , le runner-up du PSPC 2019 envoie le tapis, réclamant les 105 000 restants à son adversaire.

Si beaucoup de profils auraient pu folder, ce n’est pas le cas de Yiannis Liperis, vainqueur du FPS High-Roller cette année à Monte-Carlo pour plus de 400k€, qui va mettre à peine 20 secondes avant de mettre ses jetons au milieu.

Pris la main dans le sac, Julien Martini chute à une trentaine de blindes après ce bluff manqué.

LES FRANÇAIS EN QUARANTAINE À L’APPROCHE DE LA BULLE

A une quarantaine d’éliminations des places payés, je suis allé faire un tour dans la salle à la recherche des français qui commencent à penser aux places payées sur cet EPT Barcelone.

J’en ai retrouvé une quarantaine avec encore des jetons et de l’espoir, avec toujours un Antoine Labat fringant en tête des troupes. Place aux chiffres.

Chip-count des français :

45 FRANÇAIS EN QUÊTE D’ITM

A la fin du troisième niveau de la journée, ils sont encore environ 45 français en lice pour entrer dans les places payées de cet EPT Barcelona. On a notamment perdu Mesbah Guerfi, Paul Tedeschi, Thi Nguyen, Maxime Manzone et Alexandre Amiel sur ce dernier niveau.

Pour Alexandre Amiel, qui cherchait ici à atteindre sa 6ème place payée sur un Main Event EPT, l’aventure s’est terminé quand il est parti à tapis avec top paire top kicker contre un joueur qui avait trouvé deux paires sur la turn.

303 joueurs entreront dans l’argent sur cet EPT Barcelone, et la bulle pourrait éclater dans le prochain niveau, sur les blindes 1 500 / 3 000 (BB Ante 3 000), si les éliminations s’accélèrent.

PAS LE MÊME NIVEAU QU’À NAMUR, ICI

Assis sur un concombre à Namur où il accumule les perfs à 5 chiffres depuis maintenant deux ans, Djamal Boutaleb ne se frotte que peu aux fields des EPTs. Et pourtant, à quelques encablures de la bulle, il possède un tapis confortable pour envisager de réaliser son premier ITM sur un Main Event.

Démarrant la journée avec 53 000, il a réussi à monter un stack de 130 000 à sa première table, avant d’être déplacé. Sur sa deuxième table de la journée, il se frotte à une joueuse qui a décide de 4-bet all-in une quarantaine de blindes avec une paire de 8 et décide de payer avec As-Dame, une décision qui porte ses fruits, puisqu’il trouve un board KJ45T pour passer devant et monter ainsi à 250 000 jetons après deux niveaux sur ce Jour 2.

Depuis, il a perdu quelques plumes sur le troisième niveau et pointe désormais à 200 000 jetons.

Il me confie que c’est seulement le troisième EPT qu’il joue, lui qui est pourtant sur la scène du poker live depuis 2009. « J’ai joué l’EPT100 ici à Barcelone il y a quelques années, et l’EPT Paris cette année. C’est quand même pas le même niveau qu’à Namur ici », ajoute-t-il en souriant ».

LABAT SI J’Y SUIS

Après avoir empoché la plus grosse part du magot hier sur le 2 200 € High-Roller de l’Estrellas pour 500 000 € après un deal à 3 left, Antoine Labat, finaliste malheureux du Main Event WSOP 2018, a jump directement dans le Jour 1B et s’est infiltré dans le Top 10 après un gros rush sur la fin de journée.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le good run se poursuit pour Antoine Labat, qui approche les 500k à 390 joueurs restants sur le Main Event.

Je l’ai vu se friter avec un autre français présent à sa table, Franck Makaci, lui aussi en possession d’un stack bien gras de 250k.

Après une relance preflop à 5 500 de Franck Makaci, seul Antoine Labat défend de grosse blinde.

Les deux joueurs checkent sur le flop 8♦ 7♠ J♥ .

Sur la turn 5♠ , Antoine Labat prend l’initiative de miser 10 000 et se fait payer.

Nouvelle banderille de « Mpiyavv » sur la river 8♣ , pour 19 500 cette fois.

Franck Makaci passe rapidement et Antoine Labat lui montre un 5♦ , pensant que ça suffisait pour être devant son adversaire. « Tu crois que j’ai moins qu’un 5 ? », lui dira Franck, visiblement un peu saoulé par cette mise river.

THE FURIOUS FRENCHMAN IS BACK

Légende d’une époque lointaine, Thomas Fougeron, aka Fougan ou The Furious Frenchman, est présent sur cet EPT Barcelone 2023, après avoir gagné son ticket sur un Satellite.

Les plus jeunes d’entre vous ne connaissent probablement pas ce joueur et pourtant, c’était une des premières légendes françaises des EPT, aux côtés d’un certain Pascal Perrault, vainqueur de l’EPT Vienne. Les deux joueurs étaient alors sponsorisés par Poker770 et étaient des habitués des étapes de l’European Poker Tour.

C’est d’ailleurs sur ce circuit que Thomas Fougeron a connu son plus bel accomplissement de joueur de poker, terminant à la 8ème place de l’EPT Dortmund en … 2007. Et pourtant, c’est sa dernière ligne de palmarès sur ce circuit, jusqu’aujourd’hui, où il a l’occasion d’aller chercher son premier ITM sur un Main Event EPT depuis 16 ans.

Avec 170 000 jetons à 420 joueurs left sur cet EPT Barcelone, soit près de 70 blindes, Thomas Fougeron est plus que jamais en lice pour un beau come-back.

En dix ans, le français ne cumule que 4 lignes Hendon Mob, sur des petits tournois, ne jouant plus qu’occasionnellement, souvent à Barcelone pendant ses vacances. Le reste de son temps, il le passe au Club de Basket du Portel, en Betclic Elite, où il occupe le poste de vice-président du club.

2 120 ENTRÉES SUR LE MAIN EVENT

Ca y est, nous tenons les chiffres officiels de la fréquentation de ce Main Event de l’EPT Barcelone, qui devient le deuxième plus gros EPT de l’Histoire avec 2 120 entrées (dont 1 593 joueurs uniques).

Les 10 plus gros Main Events de l’EPT de l’histoire au niveau des entrées :

1. EPT Barcelone 2022 — 2 294 entrées, 11 125 900 € de prize pool
2. EPT Barcelona 2023 — 2 120 entrées, 10 282 000 € de prize pool
3. EPT Barcelona 2019 — 1 988 entrées, 9 641 800 € de dotation
4. EPT Barcelona 2018 — 1 931 entrées, 9 365 350 € de prix
5. EPT Barcelone 2016 — 1 785 entrées, 8 657 250 € de dotation
6. EPT Barcelone 2015 — 1 694 entrées, 8 215 900 € de dotation
7. EPT Paris 2023 — 1 606 entrées, €7 708 800 prize pool
8. PCA 2011 — 1 560 entrées, 15 132 000 $ de prix
9. PCA 2010 — 1 529 entrées, 14 831 300 $ de dotation
10. EPT Barcelone 2014 — 1 496 entrées, 7 255 600 € de prix.

1 488 000 € POUR LE VAINQUEUR DE L’EPT BARCELONE

Le prize-pool s’élève à 10 282 000 € et 303 joueurs seront payés sur l’épreuve, la bulle devrait d’ailleurs éclater aujourd’hui en fin d’après midi. Le vainqueur repartira avec un beau chèque de 1 488 000 € tandis que les premiers éliminés dans l’argent se contenteront de 8 850 €.

L’échelle des gains :

LA FRANCE PREMIÈRE NATION REPRÉSENTÉE SUR L’EPT BARCELONE

Comme on pouvait s’y attendre, la France est la nation la plus représentée sur cet EPT Barcelone avec 210 joueurs uniques (soit 12,7% du field), devant l’Italie (136), l’Espagne (115), le Brésil (85) et les Pays-Bas (84).

85 pays sont représentés sur cet EPT, avec des joueurs en provenance du Vietnam, d’Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande ou encore du Nicaragua.

Les pays représentés sur l’EPT Barcelone 2023 :

L’HÉCATOMBE TRICOLORE

Le premier niveau de la journée sur ce Jour 2 a été une véritable hécatombe du côté tricolore avec pas moins de 14 éliminations sur ce niveau 1 000 / 1 500 (BB Ante 1 500). Faut dire que beaucoup de joueurs étaient shorts à l’entame de la journée, ou venaient de s’inscrire avec 20 blindes pour combattre.

Premier éliminé de la journée, Julien Sitbon a emmené dans son sillage Nathan Tetart, Jacques Der Megreditchian, Fabrice Bigot, Sonny Franco, Gregory Janin, Idir Haiche, Ange Besnainou, Florian Bordet, Thomas Eychenne, Laurent Cessy, Anthony Cruz, Imad Khalil, David Li-Zheng, Alan Goasdoue, Mercedes Osti, Mathias Moutaoukil (photo) et Arnaud Enselme (qui s’était register à l’entame de la journée).

J’ai également vu Axel Hallay tanker pendant 7 bonnes minutes sur la river d’un tableau K♦ 10♥ 3♦ 4♠ K♣ , après avoir 3-bet de SB puis 2-barrels contre le bouton. Avec seulement 25 000 devant lui sur la river et un pot qui contient déjà 50 000, il fait face à une mise à 13 500 de son adversaire. Il étudie la situation très longuement, cherchant un tell sur son voisin, se refaisant le coup à maintes reprises, avant de finir par rendre sa main au croupier au bout du time.

La partie reprend sur les blindes 1 000 / 2 000 (BB Ante 2 000) pour une moyenne à 108 000 avec environ 600 joueurs restants dans le field.

Au rayon international, on a perdu également quelques têtes de série, comme Bart Lybaert, Oleksii Kovalchuk, Parker Talbot, Simon Mattsson, Andras Nemeth, Joni Jouhkimainen, Ami Barer, Martin Jacobson, Jonathan Abdellatif, Benny Glaser, Sam Grafton, Gerard Pique, Antonio Buonanno, Dimitar Danchev, Matas Cimbolas ou Nicolas Grieco.

DÉBUT DU JOUR 2

Les inscriptions sont encore permises jusqu’à l’entame du Jour 2 sur ce Main Event de l’EPT Barcelone, mais une chose est quasi certaine, on de battra pas cette année le record de la fréquentation sur un EPT, établi l’an dernier ici-même (2 294 entrées).

Avec 2 068 entrées, cet EPT Barcelone est le deuxième plus gros Main Event EPT de l’Histoire, et à moins qu’un car de joueurs allemands ou moldaves arrivent avant le shuffle up and deal du Jour 2, les chiffres ne devraient pas beaucoup progresser.

Ils sont encore 712 joueurs à croire en leurs chances de succéder à l’italien Giuliano Bendinelli, vainqueur de l’épreuve l’an passé. Rentrera-t-on dans l’argent aujourd’hui ? Cela semble possible, à voir ce que les organisateurs décideront.

Aujourd’hui, les joueurs auront des niveaux de 90 minutes pour combattre, sur des blindes 1 000 / 1 500 (BB Ante 1 500) pour une moyenne à 87 135. Le chipleader à l’entame de la journée est le finlandais Toni Kaukua avec un stack compté à 346 000.

A moins que quelques retardataires n’arrivent à quelques minutes du coup d’envoi, 77 français seront au départ de ce Jour 2, avec notamment Younes Hammouchi dans le Top 10.

Le Top 10 au départ du Jour 2 :

Les 77 français :

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