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Le C-bet en 2020 – Première partie – Fréquence de C-bet

octobre 14, 2020
par PokerStarsSchool

La théorie du continuation-bet (le c-bet) a beaucoup évolué au cours des dix dernières années. Fini le temps où l’on pouvait simplement dire :

« Il faut miser au flop pour continuer à montrer de la force »

Et

« Le relanceur pré-flop mise ici pour représenter le Roi ».

Dans cette minisérie en quatre parties, nous vous présentons une approche moderne du c-bet. Oublions les vieux adages sur le c-bet et essayons de déterminer de bonnes fréquences et tailles de c-bet.

Quand c-bet fréquemment

C-bet fréquemment revient à c-bet toute sa range ou au moins une grande partie. On peut également qualifier de « non sélective » une stratégie de c-bet qui consiste à beaucoup miser sans prendre en compte la force réelle de sa main.

On veut généralement c-bet fréquemment lorsque notre range bénéficie d’un avantage d’équité important par rapport à celle de notre adversaire.

Nous avons généralement un avantage de range conséquent quand :

  • Nous sommes le relanceur dans un pot simplement relancé et la grosse blind suit.
  • Nous sommes celui qui a 3-bet dans un pot 3-bet.
  • Nous sommes celui qui a 4-bet dans un pot 4-bet.

Dans toutes ces situations, on dit que la range de notre adversaire est capée. Autrement dit, la force des mains qu’il peut avoir est limitée. Dans la première situation, il aurait 3-bet avec des premiums, dans la seconde, il aurait 4-bet et il serait parti à tapis dans la troisième (avec des tapis de départ de 100 BB). Notre range, au contraire, n’est pas capée et nous pouvons avoir les meilleures mains pré-flop dans les trois situations.

 

 

Ranges égales et inégales

Lorsque la range de notre adversaire est capée et que le flop ne l’aide pas tellement, sa range est toujours dominée. Il a peut-être environ 45 % d’équité, ce qui est assez peu en tête-à-tête. C’est une situation à ranges inégales.

Lorsque les ranges sont égales, le calcul est très simple. Avec un c-bet d’un tiers du pot, nous risquons une unité pour en gagner trois. Notre unité va dans le pot et constitue 25 % du nouveau pot. Cela veut dire que si nous récupérons un quart du pot, nous ne perdons pas de jetons. Nos bluffs doivent donc fonctionner une fois sur quatre pour que nous ne perdions pas d’argent.

Si les ranges sont égales, notre adversaire doit simplement passer 25 % de sa range pour nous empêcher de gagner avec nos bluffs. Autrement dit, il défendra environ 75 % de sa range. On appelle cela atteindre la fréquence de défense minimale.

Lorsque les ranges sont inégales, cependant, la fréquence de défense minimale n’est pas pertinente. Si notre adversaire essaie de défendre 75 % du temps face à notre mise d’un tiers, il perdra beaucoup plus d’argent sur le long terme. En empêchant nos bluffs complets d’être rentables, il va perdre plus face à la partie la plus forte de notre range. La théorie du jeu montre que notre adversaire devrait passer plus souvent que ne le suggère la fréquence de défense minimale dans ces situations afin de minimiser ses pertes.

Lorsqu’il passe plus souvent que ce qu’indique la fréquence de défense minimale, on peut dire qu’il overfold. Dans ce cas ce n’est pas une erreur, c’est obligatoire. Il est censé passer plus souvent lorsque sa range est dominée. Il ne faut pas confondre l’overfold forcé causé par les ranges faibles avec l’overfold non forcé (lorsque quelqu’un joue trop serré par manque de compréhension).

Capitaliser sur l’overfold forcé (en bluffant)

Lorsque votre adversaire doit tellement passer que vos bluffs sont automatiquement rentables, vous avez envie de beaucoup bluffer. Tant que vous continuez à miser toutes vos bonnes mains, qui ne sont même pas dans sa range, vous allez le forcer à beaucoup passer sur le long terme ou à perdre plus d’argent face à nos mains fortes. Notre avantage de range nous offre tellement de fold equity que jouer passivement nos mains qui n’ont rien touché ne serait pas logique dans ces situations. Même votre pire main est théoriquement rentable quand vous misez au flop avec un gros avantage de range.

Miser est plus intéressant que checker avec nos mains qui n’ont rien touché lorsque l’on dispose d’un gros avantage de range.

Capitaliser sur l’overfold (en misant pour protection)

N’oubliez pas que lorsque notre range a un bon avantage d’équité, notre adversaire doit passer plus souvent que ce qui disent les mathématiques en cas de ranges égales. Votre poubelle absolue n’est pas la seule à bénéficier du supplément de fold equity généré par la force de votre range. Les mains vulnérables de force moyenne ont également une meilleure EV en misant pour faire passer les mains plus faibles qui pourraient facilement nous battre.

Les paires petites et intermédiaires et les belles hauteurs As et hauteur Roi sont de bons exemples. Il ne s’agit pas de value bet, puisqu’il est difficile d’être payé par moins bien, mais les folds que nous obtenons sont très profitables puisqu’ils protègent le pot des mains plus faibles comme des cartes au-dessus ou des ventrales qui nous battraient fréquemment si on leur en laissait l’opportunité.

Important : notre adversaire n’est pas censé passer des mains aussi fortes que des tirages couleur. Ces mains ont une équité trop forte pour que nous nous en protégions en misant avec une paire ou une hauteur As.

Exemple

Nous ouvrons UTG en cash game 6-max à 2,5 BB et la grosse blind suit. Nous sommes en heads-up sur un flop A92. Situation classique où nous avons un avantage de range. Notre range a beaucoup plus d’équité que celle de notre adversaire pour deux raisons principales.

  • Nous avons plus de meilleures paires comme AQ et AK.
  • Nous avons plus de deuxièmes paires comme KK-QQ-JJ
  • Nous avons nettement moins de poubelles qui diluent notre range. En raison des cotes du pot, notre adversaire a plus de mains du type 75s et Q8s que nous ne relançons pas.

C’est une bonne situation pour fréquemment miser. Il serait même possible de miser toute notre range, ce qu’on appelle un range-bet, mais voici trois exemples des mains les plus faibles de notre range qui tire le plus profit d’une mise.

BluffQJ : on veut miser avec cette main parce que les ranges inégales lui donnent plus de fold equity que la normale.

Protection/bluff – 66 : on veut miser avec cette main pour faire passer de moins bonnes mains, mais qui ont une bonne équité, ou même de meilleures mains comme 77.

Protection/value – 1010 : on veut miser parce qu’on peut être suivi par quelques moins bonnes mains (9x) et faire passer des mains qui ont beaucoup d’équité (KQ).

Récapitulatif

  • Dans la plupart des situations, celui qui relance pré-flop dispose d’un avantage de range.
  • Le désavantage de range fait passer notre adversaire plus souvent que si les ranges étaient égales.

Il faut profiter de cette fold equity supplémentaire en misant très souvent. C’est comme ça que certaines de nos mains faibles peuvent bénéficier de bluff, de protection ou des deux.

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