24 français étaient au départ de ce Jour 3, parmi un pool de 210 joueurs libérés du poids de l’argent, tous assurés de remporter un minimum de 11 730 € dès le shuffle up and deal et ils ne sont plus que 6 d’entre eux avec des jetons en fin de journée, Gaëlle Baumann, Kalidou Sow, Jimmy Guerrero, Maher Nouira, Loïs Dufouleur et Slimane Mamèche.
Certains ont rapidement pu aller se re-coucher comme Sonny Franco (204ème) sorti sur le plus classique des coin flips, Johan Guilbert (192ème) après une bataille de blindes sanglante où il a call ses 18 blindes restantes avec Roi-Valet contre As-9, Thibaut Letort (191ème) ou Anthony Cierco (188ème), notre chipleader français du Jour 1.
Ensuite, c’est notre détenteur de 4 bracelets WSOP Julien Martini qui voyait son deep run stoppé à la 173ème place, sa paire de 7 se fracassant contre une paire de Rois. Il était suivi dans le rail par Cyril Mazet (171ème), Mathieu Goncalves (167ème) et Yannick Cardot, 8ème du dernier EPT Monaco, qui n’a pas pu faire mieux que la 138ème place, après avoir tenté un petit hero call en bataille de blindes.
La belle aventure de Vincent Mozgawa sur ce Main Event s’est terminé à une belle 131ème place. Le joueur qualifié en Freeroll via la communauté RedCactus repart de sa première expérience sur un gros tournoi avec 15 500 € dans la poche. Nous avons ensuite perdu successivement trois excellents grinders online, ce que l’on appelle parfois à tort ou à raison des Top regs, à savoir Igor d’Ursel (119ème), Virgile Turchi (116ème) et Alexandre Landron (111ème), longtemps assis derrière une montage de jetons sur cet EPT Barcelone, mais qui ne se sera jamais remis d’une confrontation les Rois contre les As à tapis preflop.
2ème de la All-Time Money List française, Benjamin Pollak a vu son parcours sur le plus gros EPT de l’Histoire s’arrêter en 96ème position, sa 11ème place payée sur un Main Event EPT. Il faisait partie du dernier wagon des éliminés français de la journée, avec Mickael Ecanvil (110ème), Alexandre Vuilleumier (99ème) et Youness Ait Hssain (87ème).
Les français éliminés au cours du Jour 4 :
Au moment de fermer le livre à souvenirs de ce jeudi 18 août 2022, ils n’étaient donc plus que 5 français + le franco-tunisien Maher Nouira encore debout à 64 joueurs restants sur cet EPT Barcelone, tous déjà assurés de repartir d’Espagne avec un chèque d’au moins 23 580 €.
En tête du contingent tricolore, la joueuse du Team Pro Winamax Gaëlle Baumann, réalise d’ores et déjà sa 11ème place payée sur un Main Event EPT, elle qui courre après une grosse performance sur ce circuit depuis très longtemps maintenant et qui avait déjà terminé 20ème du dernier EPT Barcelone en 2019.
Ce Jour 3 s’est passé comme dans un rêve pour elle, avec trois grosses confrontations à son avantage qui lui ont permis de s’envoler au chip-count, d’abord avec les Rois contre les Dames à tapis preflop, puis avec les Valets contre les Huit contre un joueur qui s’est un peu emballé à 4 bet-shove ses 40 blindes et enfin, les As contre les Rois pour grimper à 2 millions de jetons. Elle finira la journée à la table de Jimmy Guerrero avec 2,2 millions en sa possession, dans le top 5 du chip-count.
Vainqueur du PSC Prague en 2017 pour 675 000 €, Kalidou Sow termine sa journée avec un confortable stack de 1,49 millions, notamment grâce à ce qu’il confie être « un beau chattage en règle ». Après une ouverture à 40k d’un joueur, il 3-bet à 125k avec A♣ 3♦ et se fait payer. Sur le flop J♥ 7♠ 3♠ , son adversaire envoie directement le tapis et Kalidou paye pas très content avec la troisième paire, mettant son adversaire sur un tirage. On lui montre Q♦ J♦ pour top paire, mais Kalidou Sow a de la ressource, il voit le croupier révéler un A♠ sur la rivière pour lui permettre d’engloutir le tapis adverse. Conscient qu’il peut marquer l’Histoire en devenant le premier à réaliser un doublé PSC/EPT, qui équivaudrait à un véritable doublé EPT, Kalidou Sow n’en garde pas moins son sourire légendaire et sa décontraction de tous les instants. La force tranquille, à 64 left de plus gros EPT de l’Histoire.
Troisième français au chip-count, Jimmy Guerrero ne veut pas trop s’étendre sur ce qui l’a conduit à emballer 1,35 millions dans un sac plastique en fin de journée. « Dis plutôt que je voulais pas le jouer, cet EPT », me balance-t-il avant de rentrer dans les détails.
Pendant le Jour 1B, il préfère aller disputer une juteuse partie de cash-game High-stakes avec Neymar Jr que de prendre part au Main Event. Un membre du staff PokerStars le convainc de faire le tournoi, lui disant que ce serait quand même con de rater le plus gros EPT de l’Histoire. Jimmy est un bon élève alors il décide de s’inscrire à la dernière minute, avec 20 blindes pour démarrer son tournoi en début de Jour 2. Il se retrouve chipleader quelques minutes plus tard et emballe un stack confortable pour le Jour 3, avant de dérouler aujourd’hui un poker discipliné.
Il semble plus que jamais en place pour tenter de faire mieux que sa 3ème place de l’EPT Grand Final en 2016. « Si j’avais un jour de repos, je peux te dire que j’étudierai les profils de tous les joueurs restants, là, j’ai surtout besoin de dormir ». Mais on peut faire confiance à Jimmy. Dès qu’il aura le seat-draw de demain, il sera déjà dans sa chambre carnet et stylo à la main pour prendre des notes sur ses futurs adversaires et préparer son prochain trash-talk.
Maher Nouira est l’invité surprise de ce post. Parce que techniquement, il ne fait pas vraiment partie du clan français. Il a écrit « TUNISIE » sur son sac. Cependant, au Jour 2, il m’expliquait avoir une mère tunisienne et un père français (ou l’inverse, je ne sais plus) et être en train de faire les démarches pour avoir la double nationalité. Est-ce suffisant pour l’intégrer dans le clan des tricolores ? On va dire que oui, d’autant que c’est un joueur que l’on voir maintenant depuis très longtemps sur le circuit français.
La main qui lui a permis de décoller sur ce Jour 3 s’est déroulée en milieu de journée, quand, profitant de son image, il est parvenu à se faire livrer 35 blindes par un joueur qui s’est chauffé avec A♣ J♣ quand lui détenait A♠ K♠ . « Je dois avoir la pire image du tournoi », me confiait-il alors, m’expliquant qu’il avait pas mal 3-bet/fold et qu’on devait un peu le prendre pour un maniaque. Vu le nombre d’heures que Maher Nouira aura passé en compagnie d’une masseuse à la table, il a intérêt d’aller loin dans cet EPT pour payer la facture, lui qui est tout proche d’être assuré de sa meilleure performance en carrière grâce à cet EPT Barcelone.
Malgré des résultats remarquables sur le circuit depuis quelques années, dont une 313ème place sur le Main Event des WSOP cette année, je n’avais jamais entendu parler de Loïs Dufouleur. Et je crois qu’il aurait préféré que j’entende jamais parler de lui, tant il semble gêné de se retrouver dans la lumière. Comme à chaque fois qu’un joueur me dit » j’aime pas trop qu’on parle de moi« , je lui réponds toujours la même chose : Si tu gagnes le tournoi, on sera bien obligé, ma manière à moi de les encourager et de lui montrer qu’on n’est pas là pour servir de preuves au Fisc, mais juste parce qu’on veut immortaliser un one time.
Et c’est peut-être ce que pourrait vivre Loïs Dufouleur dès demain. Ca me permettra comme ça de faire le titre que j’attends, à savoir « La folle journée de Loïs Dufouleur » en hommage à un film culte des années 80 que tout le monde devrait avoir vu. Du peu que j’ai vu, Loïs a run hot aujourd’hui. Il a passé de nombreux coups à tapis preflop pour doubler son petit stack. Puis, il se faisait grignoter, et redoublait. Il finit la journée à 730k après avoir notamment passé un beau 80/20 avec une paire de 7 contre une paire de 6 à tapis preflop pour une trentaine de blindes.
Enfin, last but not least, Slimane Mamèche atteint également ce Jour 4 de l’EPT Barcelone. A 57 ans et alors qu’on voit sa tête sur le circuit depuis bien longtemps, j’ai pas le souvenir d’avoir vu Slimane aussi près d’allumer la mèche. » Si on est là, c’est qu’on a eu le cul bordé de nouilles « , me lancera-t-il au moment d’emballer ses 627 000 jetons, un stack pas énorme, mais bien suffisant pour un joueur solide qui devrait attendre avant de s’enflammer. De là à gratter les paliers ? Peut-être. Déjà assuré de 23 580 €, soit son meilleur résultat en carrière, on verra bien comment il se comporte sur le Jour 4 du Main Event du plus gros EPT de l’Histoire, une première pour lui à tous points de vue.
Le chipleader Peterson Machado
Et sinon, me direz-vous, le reste du field ? Si le chipleader est un relatif inconnu, en la personne du brésilien Peterson Machado, avec un tapis massif de 4,47 millions, on retrouve tout de même quelques grands noms au Jour 4 du Main Event, trois vainqueurs EPT, Noah Boeken, Simon Brandstorm ou Maria Lampropoulos, mais aussi Scott Margereson, Jack Salter, Igor Yaroshevskyy, Giuliano Bendinelli, Christian Grundtvig ou l’ex-sponso PokerStars Marcin Horecki. Je ne m’étendrais pas ce soir sur le casting de ce Jour 4, mais on découvrira un peu mieux le field des prétendants dès demain 12h30 pour la reprise. On y verra plus clair à mesure que le field va s’amenuiser.
La reprise aura lieu demain à 12h00 sur les blindes 10 000/25 000 – 25 000 pour une moyenne à 1,075 millions de jetons. Vous retrouverez bien évidemment Benny & Yu demain aux commentaires pour une nouvelle grande journée de streaming live.
Retrouvez le Seat-Draw au départ du Jour 4 ainsi que les résultats complets jusqu’à maintenant.
Chip-count complet à l’issue du Jour 3 :