Monday, 10th February 2025 12:24
Home / News / EPT BARCELONE : LUCIEN COHEN CHIPLEADER À 6 JOUEURS LEFT DE L’ESTRELLAS

Seul français au départ de ce Jour 4 du Main Event de l’Estrellas à 26 joueurs restants ce midi, Lucien Cohen a porté fièrement les couleurs de la France pour se hisser tout en haut du chip-count à 6 joueurs restants, se rappelant à notre bon souvenir, quand on l’avait découvert en 2011 lors de sa victoire sur l’EPT Deauville devant un certain… Martin Jacobson.

Celui que l’on avait alors surnommé affectueusement « le dératiseur », métier qu’il occupe au sein de sa société rebaptisée « Ratman » depuis quelques années, reviendra demain pour tenter de remporter son deuxième grand titre sur le circuit, 12 ans après sa victoire pour 880 000 € sur l’EPT Deauville. Et tout ça sur le plus gros tournoi live jamais organisé par PokerStars, sur un field de 7 398 joueurs.

19ème à la reprise ce matin, Lucien Cohen a utilisé ses armes habituelles pour monter ses jetons. Des bons spots, un jeu globalement assez tight quand il était short-stack et surtout beaucoup de trash-talk dans les moments qui comptent le plus. Il s’est notamment bien servi contre l’espagnol Marcos Thielke, chipleader pendant un long moment avec plus de 40 millions devant lui, avant de se heurter au dératiseur.

D’abord, c’est un petit bliuff en bataille de blindes qui allume la mèche, quand Lucien Cohen place un raise avec Q7 sur un flop A22. Marcos Thielke ne peut pas faire grand chose avec son J10 et voit le français lui claquer son bluff.

Quelques minutes plus tard, Lucien Cohen ouvre à 1 200 000 avec 109 au cut-off. De grosse blinde, Thielke défend avec K4

Sur le flop 58K, le vainqueur de l’EPT Deauville opte pour une mise de continuation à 1 300 000 et se fait check/call par le joueur espagnol. 

La turn 7 lui offre un tirage quinte par les deux bouts et les deux joueurs décident de checker. 

Sur la rivière J, Lucien Cohen trouve sa quinte runner-runner et Marcos Thielke reprend le lead en misant 1 500 000. Lucien Cohen ne met pas bien longtemps avant de répliquer par une grosse relance à 8 500 000. 

Au bout de deux bonnes minutes où Lucien Cohen gesticule pour déstabiliser son adversaire, improvisant même quelques extraits de chanson et parlant sans discontinuer, Marcos Thielke finit par se laisser prendre au piège en payant avec sa top paire après que le time ait été demandé.

Opération déstabilisation réussie pour le français qui parvient à se faire payer contre ce joueur espagnol qui s’était pourtant montrer très sérieux depuis le début de ce Jour 4. 

« T’as vu comment ça paye, le travail ? », déclare alors Lucien Cohen à son rail, avant de célébrer ce pot encaissé contre le joueur espagnol, entonnant même un petit « I’m a ratman » du plus bel effet, faisant sourire toute l’assistance. 

C’est à ce moment-là que le français s’assoit pour la première fois dans le fauteuil de chipleader, un fauteuil qu’il ne lâchera plus jusqu’à la fin de la journée, pour finir à 65 500 000.

On pourra tout de même regretter un coup où il sous-joue une paire de Rois dans un spot où il aurait pu engloutir deux stacks.

Après avoir ouvert avec ses Rois, il se fait payer par Avihai Smadga avec les Valets en main avant que Petros Karadimos ne place un gros squeeze avec A9. Les deux joueurs payent et on voit un flop 387. Petros Karadimos envoie une mise à 2 500 000, sans faire folder personne. La turn 2 et la river K sont checkées par les trois joueurs et Lucien Cohen empoche un pot beaucoup plus maigre que ce qu’il aurait pu prendre.

Chipleader à l’entame du 9 left, Marcos Thielke termine finalement 9ème de l’Estrellas, suivi par Igor Kaufman, 8ème après avoir craqué en envoyant son tapis avec Valet-9, payé par As-9 et finalement Parker Talbot, très short depuis un bon moment, qui bustera juste avant le dinner-break prévu à l’origine.

Parker Talbot, 7ème de l’Estrellas

Lucien Cohen termine donc ce magnifique Day 4 de l’Estrellas en position royale pour aller chercher les gros sous demain, déjà assuré de remporter un minimum de 136 850 €. Soutenu par son neveu avec qui il a partagé quelques trips poker sur le circuit live depuis quelques années, Lucien Cohen aura les crocs demain pour tenter d’ajouter une nouvelle ligne de prestige à son beau palmarès.

Composition de la table finale :

L’échelle des gains restants à distribuer :

Après sa qualification pour le dernier jour de compétition, Lucien Cohen a gentiment répondu à quelques questions, après avoir été interviewé également par le TV Crew de l’EPT.

Comment tu te sens, 12 ans après ta victoire à Deauville ?

Lucien : « Pendant le FPS à Paris, même si j’ai fait que Jour 2, j’ai ressenti cette adrénaline, cette envie de jouer. J’ai dit à mes amis que j’allais faire un résultat à Barcelone.

T’as pris du plaisir sur cette dernière table ?

« A l’époque, j’étais un peu critiqué sur ma façon de jouer ou mon attitude à table. J’adore faire le show, maintenant, j’ai compris que c’est mieux d’être plus sympathique. La vérité, il faut que je déstabilise, je suis loin d’être le meilleur, et je le sais. Mais j’ai d’autres armes, la lecture des joueurs, par exemple …

Comment vas-tu aborder la table finale demain ?

« J’ai aucune appréhension, je sais très bien qu’il y a une grande part d’aléatoire, de variance. Demain, ça peut être un mauvais jour. Mais bon, là, je suis chipleader, je vais tout faire pour gagner. Je joue pour la gagne. 

Quelles sont les mains-clefs que tu as jouées aujourd’hui ?

« Je pense que c’est la main avec T-9 contre le joueur espagnol. C’est pas la main en soi, mais il faut regarder comment je le chauffe, c’est plus le côté déstabilisation que technique. Je l’embrouille un peu, je le titille, il finit par me payer. Ca l’a complètement mis en tilt. Il était chipleader et il finit par sauter 9ème.

C’est quoi ton plan de jeu pour demain ?

« Les joueurs savent que j’ai gagné un EPT. Mais bon, ça veut rien dire, c’est surtout une histoire de forme. Demain, je vais tout faire pour les déstabiliser. J’espère qu’ils vont s’entretuer au départ. Je suis chipleader, mais je saurais pas faire le travail, j’ai pas la technique des autres. D’abord, je veux qu’ils travaillent, et après, on travaillera en conséquence. 

Tu regardes les paliers ?

« Bien sûr que je regarde les paliers, ça devient intéressant. Mais, la vérité, si j’ai pas la gagne, je vais être déçu. Au moins 2ème, 3ème. Mais, la gagne, ça me ferait chier de pas l’avoir. 

Si tu gagnes, ce sera une sorte de confirmation, un come-back ?

« La confirmation, ce sera pas pour moi. C’est vous qui allez décider si vous allez me confirmer comme bon ou mauvais joueur. Moi, j’ai jamais dit que j’étais un bon joueur, je suis un joueur atypique. J’ai des qualités qui peuvent me permettre d’aller loin. La preuve, je le montre encore. Je sais qu’il y a plein de joueurs qui me jalousent ou m’envient, qui critiquent ma façon de jouer, mais mes résultats sont là. Tout le monde me parle de Deauville, mais regardez aussi les autres lignes de mon palmarès. J’ai quelques beaux résultats. J’ai passé une période de désert. J’y arrivais pas, je comprenais plus rien, et je le disais à tout le monde « Je sais plus ce qui se passe, je comprends rien à ce jeu. » Et voilà, là, ça revient, je ressens bien les cartes. 

C’est quoi ton rapport au poker, maintenant ?

« Je suis moins dans le poker, parce que j’ai travaillé beaucoup récemment. Je joue moins de tournois, parce que quand t’es en perte de confiance, c’est pas évident. Là, j’ai repris la confiance. J’ai laissé un peu passé l’orage, je me sens bien, je reviens, si je vais loin, je referais des événements importants, j’espère. Vous me reverrez en tout cas.  

Rendez-vous demain à partir de 13h00 avec la suite et la fin de ce Main Event de l’Estrellas sur le Streaming Live avec Benny & Yu aux commentaires.

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