Les secrets pour gagner au Poker Chinois
Le Poker Chinois est une variante très fun du poker qui connaît une belle popularité ces dernières années.
Peu avant le passage au 21e siècle, des bracelets World Series Of Poker ont été décernés dans cette variante du poker chinois, une variante souvent désignée comme l’OFC quelques années plus tard. L’essai n’a pas été transformé et la variante abandonnée aux Championnats du monde… avant de faire son comeback au tournant des années 2010 dans de nombreuses parties privées.
Le Poker Chinois a alors eu droit de cité sur le PokerStars Caribbean Adventure, faisant peu à peu son retour sur les grands événements avec de nouveau des épreuves à Las Vegas ou sur le festival Triton.
Les règles du Poker Chinois ne sont pas compliquées à apprendre et le jeu reste super amusant à pratiquer. Beaucoup d’action et du suspense en pagaille, surtout par rapport à d’autres variantes plus statiques. Le jeu se pratique à deux ou à trois mais quatre joueurs reste un superbe format avec à chaque tour un « sacrifié » qui se dévoue pour dealer.
Ne manquez pas notre guide des règles du poker chinois, nous vous offrons aussi quelques conseils pour ne pas être la pigeon de la partie !
Introduction au Poker Chinois
La version jouée aux WSOP dans les années 90 était la version traditionnelle du Chinois, une version fermée dans laquelle tout le monde reçoit ses cartes d’un seul coup. Cette variante est bien différente de l’Open Face Chinese qui a déferlé sur la planète poker quelques années plus tard.
La version originelle permet à chaque participant de se voir distribuer 13 cartes qu’il doit arranger en trois lignes pour former son « set » de trois mains de poker. Vous l’aurez compris, une main est composée uniquement de 3 cartes !
Les joueurs révèlent leur jeu en une seule fois et comparent leurs mains pour comptabiliser les points. La valeur monétaire du point étant décidée par les joueurs avant la première donne.
L’Open Face est plus dynamique. Les joueurs ne reçoivent que 5 cartes qu’ils placent librement mais définitivement sur leur set. Ils reçoivent ensuite chacun leur tour de une à trois cartes pour former leur set de trois mains… avec comme préalable pour se qualifier d’avoir trois mains de poker d’une force croissante.
Il y a donc un challenge et un risque de manquer l’objectif et de ne pas se qualifier. Vous ne pouvez pas faire Quinte sur la ligne du bas, Full House sur la ligne du milieu et brelan sur la ligne du haut à 3 cartes, vous avez sauté si c’est le cas.
Mais ne sautons pas les étapes, il faut d’abord vous expliquer comment le jeu marche véritablement.
Poser une main de poker chinois
Que faut-il comprendre par un set de poker chinois composé de trois lignes. Regardez attentivement la photo ci-contre, ce sont plusieurs exemples de mains de Poker Chinois qui ont déjà été placées.
Voici la première main dans l’image :
8♦ | 8♠ | 8♥
K♠ | Q♥ | J♠ | 10♠ | 9♣
7♣ | 7♠ | 7♥ | 10♥ | 10♦
Tout en haut (sur le côté gauche de l’image) vous avez la ligne composée de trois cartes. La meilleure main possible sur cette ligne est un brelan, puis une paire et enfin les différentes Hauteur. Vous ne pouvez pas faire couleur ou quinte sur cette ligne… qui doit être forcément inférieure à la main de 5 cartes située juste en dessous.
La ligne du milieu est ici une quinte, une main meilleure que le brelan de 8 du haut… et aussi une main inférieure à la ligne du bas qui est ici une Maison Pleine.
Vous l’avez compris, au Poker Chinois les joueurs utilisent les mêmes combinaisons qu’au poker traditionnel. Ce qu’il faut donc retenir c’est que la ligne de 3 cartes doit être la plus faible, celle du milieu est la deuxième plus forte et celle du bas est donc la main maîtresse de votre jeu.
Le jeu constitué dans l’exemple est un jeu très fort au Poker Chinois. En effet, vous comparez vos lignes avec vos adversaires mais chaque combinaison accorde des points et des bonus.
Avant de compter, il faut se qualifier et avoir obligatoirement des jeux d’une force décroissante. Si votre jeu du milieu est plus fort que la ligne du bas ou que vous avez un brelan sur votre ligne à trois cartes et deux paires au milieu… vous avez bust !
Si votre jeu est correct, on passe au décompte des points en comparant chaque ligne avec celle de chaque adversaire. Si vous perdez toutes les lignes, vous êtes la victime d’un scoop… pas de panique même en perdant toutes les lignes vous pouvez limiter la casse avec les bonus.
Comment Jouer à l’Open Face Chinese ?
Dans la version traditionnelle et fermée, vous recevez vos 13 cartes et vous formez votre jeu de trois lignes de votre côté… ce qui fait que personne ne saute jamais. Si vous ne vous qualifiez pas en Poker Chinois fermé… c’est que votre attention a été perturbée !
Ne pas réussir à se qualifier est bien plus courant en OFC… cela car vous ne recevez pas vos 13 cartes d’un coup et que le sort peut s’acharner. Vous recevez vos 5 cartes que vous placez définitivement et ensuite vous prenez vos décisions en suivant un plan ou en espérant de belles cartes. Si vous prenez trop de risque ou n’êtes pas attentif, il peut être facile de construire la plus belle main au milieu ou d’avoir une main en haut plus forte que celle du milieu !
Comme la distribution est aléatoire et morcelée, il faut prendre quelques paris pour tenter de construire une main très forte en bas. Parfois vous aurez beau poser trois cartes à pique en bas pour viser la couleur… aucun pique ne viendra et si vous ne changez pas votre fusil d’épaule pour construire une nouvelle combinaison, le risque de sauter grandit !
Le joueur au bouton donne les cartes et en OFC, il peut être intéressant d’être 4… avec trois joueurs et un distributeur qui change à chaque tour puisqu’il n’y a pas assez de cartes pour construire 4 jeux. Cela permet de garder un bon rythme de jeu et surtout de ne pas distribuer trop souvent.
Le dealer donne donc 5 cartes à chaque joueur et le joueur à sa gauche est le premier à dévoiler ses cartes et à les placer. Il imagine un set de 13 cartes avec 13 emplacements et 3 lignes… une fois posée, une carte ne peut plus changer de place ni de ligne.
Chaque joueur est libre de placer ses cartes où il le souhaite, les 5 en bas deux au milieu et 3 en bas ou deux en bas, deux au milieu et la dernière en haut… il n’y a pas de contrainte. Ensuite, le joueur à sa gauche l’imite et place ses 5 cartes après les avoir dévoilées.
Voilà à quoi ressemble votre tableau imaginaire sans carte, un tableau qui montre le jeu du bas, celui du milieu et celui du haut à trois cartes.
X | X | X
X | X | X | X | X
X | X | X | X | X
Après le placement du jeu de départ, le croupier donne une carte à chaque joueur qui doit la placer sur son tableau. Une fois qu’une carte est lâchée sur sa ligne, il est impossible de la bouger. Réfléchissez avant de lâcher votre carte.
Pour encore plus d’adrénaline, les véritables joueurs d’OFC jouent à la version pineapple où le dealer donne trois cartes à chaque joueur, chaque joueur en posant deux sur son tableau et en rendant une (sans la montrer à ses adversaires) au croupier.
Après 8 tours (ou 4 tours en version pineapple, ndlr) de jeu, chacun aura un tableau de 13 cartes composé de 3 lignes. Chaque joueur doit être attentif pour tenter de faire de meilleures lignes que ses opposants… tout en faisant attention de bien se qualifier.
Cet aller-retour permanent entre ce que va réaliser l’adversaire et ce que l’on essaye de faire peut parfois amener des situations complexes… et aussi très drôles.
Le calcul des points et les bonus du jeu font beaucoup pour l’amusement des participants. Mais comment compte-t-on les points ?
Le Score au Poker Chinois
Pour tenir les comptes et calculer les points, chaque joueur qualifié compare sa ligne avec la ligne de chaque adversaire qualifié. Le Haut contre le Haut, le Milieu contre le Milieu et le Bas contre le Bas.
Dans notre photo ci-dessus, vous avez trois mains de Poker Chinois. Dans cette partie, le brelan est la meilleure main en Haut, la couleur à l’As (dans la deuxième main) est la main la plus forte au milieu alors que le carré (dans la troisième main) est la main du Bas la meilleure.
Posséder la meilleure main vous rapporte 1 point. Dans l’exemple ci-dessus, chacun gagne une main et gagne donc 1 point.
Si un joueur gagne toutes les lignes et réalise un SCOOP, il obtient un bonus et marque 6 points. 1 point pour chaque ligne et 3 points de bonus donc. Si vous jouez en Head’s Up et que votre adversaire ne se qualifie pas, vous marquez 6 points simplement en vous qualifiant.
Le calcul des points ne s’arrête pas là, selon la force de vos combinaisons vous allez marquer des points supplémentaires, les anglo-saxons les appellent les Royalties.
Quand vous réalisez certaines combinaisons, vous marquez donc des points bonus quel que soit le résultat de la ligne. Par exemple un Full vous apportera toujours 6 points sur la rangée du bas. Construire un brelan de 8 sur la ligne du haut vous rapportera toujours au moins 16 points de bonus.
Selon les parties, le décompte des points s’effectue plus ou moins selon un barème « local »… voici la façon traditionnelle de décompter le score en Open Face Chinese.
Royalties Pour la ligne du bas :
Quinte : +2
Couleur : + 4
Full House : +6
Carré : +10
Quinte Flush : +15
Quinte Flush Royale : +25
Royalties pour la ligne du milieu :
Brelan : +2
Quinte : +4
Couleur : + 8
Full House : +12
Carré : +20
Quinte Flush : +30
Quinte Flush Royale : +50
Royalties pour la ligne du haut :
66 +1
77 +2
88 +3
99 +4
TT +5
JJ +6
QQ +7
KK +8
AA +9
222 +10
333 +11
444 +12
555 +13
666 +14
777 +15
888 +16
999 +17
TTT +18
JJJ +19
QQQ +20
KKK +21
AAA +22
Les bonus influencent donc la stratégie de jeu, c’est la composante « gamble » de l’Open Face Chinese.
Typiquement, les joueurs décident de la valeur d’un point (2 cents, 20 cents, 1 euro ou 100 euros). Deux joueurs se mettent d’accord pour une partie à 1 € le point, le joueur A gagne 9 points pour avoir remporté deux lignes et des bonus tandis que le joueur B a remporté 1 point pour sa ligne victorieuse et pas de bonus. Le joueur A a marqué 8 points de plus et remporté 8 € sur le coup.
Fantasyland à l’OFC
Le sel de l’Open Face Chinese, la composante qui provoque l’adrénaline et les écarts de points… Fantasyland.
C’est le genre de bonus qui nécessite de prendre des risques puisqu’il faut au moins deux Dames sur la ligne du haut ET se qualifier avec des jeux meilleurs au milieu et sur la ligne du bas. Dans l’exemple plus haut, celui avec le brelan de 8, notre champion ferait le voyage à Fantasyland.
La récompense pour cette visite dans ce monde imaginaire, c’est que le joueur se voit distribuer ses 13 cartes d’un coup à l’entame de la donne, comme au poker chinois fermé. Le champion construit son jeu et le place sans le dévoiler alors que les autres joueurs jouent normalement en construisant leur set au fur et à mesure du tirage au sort.
Le joueur qui est en Fantasyland à un bel avantage… encore plus gros si vous pratiquez l’OFC en mode progressif. C’est à dire que plus votre ligne du haut est forte, plus vous accordez de cartes au joueur en Fantasyland. Par exemple, s’il a deux Rois vous lui donnez 14 cartes et il doit donc en rendre une après avoir construit son jeu… avec deux As en haut vous lui donnez 15 cartes et il devra en rendre 2 après avoir posé !
Quelques tips pour jouer au chinois
Vous avez déjà dû ingurgiter beaucoup d’informations… mais le jeu n’est pas si compliqué et vous aurez compris la mécanique au bout de quelques donnes. Voici maintenant quelques conseils basiques, histoire d’éviter les erreurs les plus fréquentes et les mauvais choix typiques des débutants :
Ne bustez pas. Les débutants ont tendance à mettre leurs grosses cartes (les figures) au mauvais endroit… pensez à la ligne du bas et du milieu mais pensez aussi à l’option Fantasyland.
Ne vous concentrez pas trop sur une ligne. Compléter une quinte ou une couleur c’est excitant, le faire à tout prix en négligeant la possibilité d’autres bonus sur la ligne du milieu peut coûter cher à la longue.
Ne négligez pas trop la ligne du haut. Cette ligne de trois cartes peut sembler être la poubelle mais regardez bien combien de points de bonus rapporte un brelan, il y a du potentiel de points à viser Fantasyland.
N’oubliez pas de regarder les cartes de vos adversaires. Comme en Stud, vous glanerez des informations précieuses sur les outs disponibles pour construire vos lignes… et pourrez ajuster les risques que vous prenez en estimant la probabilité de votre adversaire de se qualifier ou de faire un gros jeu. Le truc sympa par rapport au Stud, c’est que votre adversaire tire jusqu’à la fin et que son jeu est exposé durant toute la main… pas besoin de mobiliser sa mémoire à plein et c’est tant mieux pour la convivialité.
N’hésitez pas à viser Fantasyland. Il y a un risque mais la récompense est souvent à la hauteur… parfois votre adversaire va vous scooper sans marquer de bonus, il est peut être lors le temps de prendre des risques pour faire l’écart. Au pire vous ne perdrez que quelques points si le succès n’est pas au rendez-vous.
Retour en haut