Une fois tous les quatre ans, les JO illuminent le calendrier hivernal, un événement à ne pas rater pour les fondus de sport et autres sportifs de canapé.
Jusqu’à il y a quelques jours, plus de 3 000 athlètes venus de plus de 90 pays s’affrontaient en Corée du Sud. Les 23e Jeux Olympiques d’hiver ont pris fin à Pyeongchang et plus de 300 médailles ont été distribuées.
Les organisateurs de l’EPT avaient décidé de mixer poker et neige lors de la 6e saison de l’European Poker Tour, histoire de mélanger deux passions. Direction les Alpes pour un nouveau stop dans le Resort autrichien de Saalbach-Hinterglemm.
Un festival qui s’est déroulé pour la première fois en 2010 mais qui a laissé de formidables souvenirs…
Une fois tous les 4 ans, tous les passionnés deviennent expert en bobsleigh durant quelques semaines…
Les organisateurs de l’EPT choisissent traditionnellement des villes européennes majeures pour accueillir leur festival. De Barcelone à Londres en passant par Berlin, l’European Poker Tour aime les destinations capitales.
Mettre en place un EPT dans un petit village enneigé de 3 000 habitants s’annonçait donc comme une belle tentative de hors-piste.
Le concept a pourtant enthousiasmé les pros et les amateurs. Des centaines de joueurs sont venus en Autriche à l’hiver 2010. La légende du tennis Boris Becker, qui avait son portrait géant dans la station, s’était même déplacée.
« Il y avait beaucoup d’excitation quand il a été question de l’EPT Snowfest. J’ai tout de suite pensé qu’il y avait un accord certain entre le poker et le ski », se souvient Hilda Ingham, membre du département des opérations chez PokerStars.
Hilda avait aidé à la mise en place de bus pour permettre aux joueurs de rallier l’aéroport le plus proche, celui de Salzburg situé à un peu plus d’une heure de route.
Le festival se déroulait au Alpine Palace, un établissement luxueux avec spa et énorme feu de cheminée dans le lobby. Les visiteurs avaient même la possibilité de profiter d’une saucisse grillée avant même d’avoir effectué leur check-in.
La plupart des joueurs étaient disséminés dans une demi-douzaine d’hôtels de la station de Saalbach-Hinterglemm… de quoi donner des sueurs froides au staff : « C’est toujours plus facile quand le festival se déroule dans un hôtel avec une salle de jeux. La multiplication des hôtels nous a bien compliqué la tâche », se rappelle Ingham. Les tables, les jetons et tout l’habillage de la salle sont eux aussi venus par la route et les camions lourdement chargés n’ont pas eu de souci sur les flancs de la montagne. Ils sont arrivés dans la petite ville isolée sans encombre.
Les gens qui ont travaillé sur le festival en gardent aussi un bon souvenir, sûrement grâce à la vue incroyable offerte par le lieu du tournoi. « C’était vraiment la meilleure salle de presse du monde », explique Stephen Bartley, rédacteur pour le blog PokerStars. « Il y avait une vue panoramique sur les montagnes, tu pouvais passer ta journée à regarder les gens faire du ski », ajoute-t-il.
Alors que le Resort n’est situé que 1 000 mètres au-dessus de la mer, tous les membres de la presse avaient blindé leur valise d’équipement pour supporter le froid d’un rude moi de mars. Ils ont vite découvert que leur poste d’observation était superbement bien chauffé : « Un jour il a fallu que je parte en mission chercher des glaces, tout le monde mourrait de chaud en salle média », rigole Ingham.
Stephen Bartley (deuxième en partant de la g.) a travaillé pour PokerStars sur plus d’une centaine de tournois, il n’a rien vu de semblable au Snowfest
L’EPT Snowfest avait une vibration différente des autres tournois de poker. Une atmosphère de vacances flottait dans l’enceinte des tournois, « relax » était le mot d’ordre. Le seul moment où il fallait être vif c’est quand une bataille de boules de neige improvisée démarrait. Tous les jours et sans prévenir, un petit malin lançait les hostilités pour le plus grand plaisir des joueurs de poker.
La Players Party a été le théâtre d’une nouvelle bataille avant qu’un énorme feu d’artifice lancé du Goaßstall ne mette tout le monde d’accord. « Les fêtes mises en place par PokerStars pour les EPT ont construit une réputation d’extravagance mais celle de Snowfest reste une des plus mémorables », indique Eric Ramse qui avait effectué le coverage de l’événement pour PokerNews.
Le lendemain matin de nombreux fêtards se sont retrouvés sur les pistes ou au télésiège pour profiter des pistes et de leurs lunettes de soleil. C’est d’ailleurs à cette époque que le coup d’envoi des tournois a été repoussé à 14 heures, histoire de pouvoir enchaîner quelques descentes avant d’aller jouer. De quoi aussi laisser le temps de se reposer après avoir tout donner en snowboard.
Un vin chaud au bord des pistes, une bataille de boules de neige ou une descente de plus en ski, les éliminés avaient l’embarras du choix. « Avec ce salon autrichien, la bouffe et les Jägerbombs, j’ai beaucoup apprécié Snowfest et j’en garde un souvenir très vivant », se souvient le Danois Jesper Hougaard, 43e du tournoi principal. « C’était vraiment plus un voyage social, je suis venu avec ma copine car c’était un endroit cool, une destination touristique pour faire du ski », poursuit-il.
Le Main Event de la saison 6 a souri à un autre joueur danois, Allan Bække, vainqueur pour 445 000 €. L’année suivante, pour la saison 7, l’European Poker Tour est revenu en Autriche et c’est Vladimir Geshkenbein qui s’est imposé. Le jeune homme de 22 ans a alors dominé un field de 482 joueurs pour encaisser 390 000 €, son plus gros score à l’époque. Coiffé d’un chapeau de cowboy et accompagné par son porte-bonheur, un jouet de la forme d’un singe, le Russe a enchaîné les verres lors de son deep-run, notamment en table finale. « Je suis Russe, j’aime bien boire et c’était bon pour mon image. Les gens ne me donnaient aucun crédit, ils pensaient vraiment que j’allais jouer de manière stupide », raconte Geshkenbein.
Vainqueur de l’EPT Snowfest Saison 7, Vladimir « Beyne » Geshkenbein sait célébrer avec style
Peu avant le tournoi, Geshkenbein avait vendu des parts à ses amis de Malte. A 8 joueurs restant, ces derniers sont venus au dernier moment pour lui faire une surprise. Chauffés à blanc, les supporters ont enchaînés les verres avec le futur champion, ne laissant jamais son verre vide : « Ils étaient vraiment là pour faire la fête, ils avaient une bonne partie de mon action mais c’était vraiment une belle surprise de les voir », se rappelle Geshkenbein qui a ensuite fêté jusqu’au petit matin son succès dans une suite offerte par l’établissement. Pas encore rassasiés, la joyeuse bande a terminé sa fiesta à Vienne !
Vladimir « Beyne » Geshkenbein
Les bonnes choses ont une fin et, victime de son succès et d’une affluence difficile à contenir, les organisateurs de l’EPT ont décidé de ne pas faire de troisième édition. « C’est toujours triste quand tu ne reviens pas mais l’établissement n’était vraiment pas grand et la salle des tournois très petite. C’était vraiment une époque où l’EPT était en forte croissance au niveau des joueurs et la logistique nous aurait contraint à faire un tournoi avec de nombreuses journées de départ », déclare Ingham. « J’étais vraiment très triste mais c’est facile de comprendre pourquoi nous ne sommes pas retournés là-bas », termine-t-elle.
Les participants des EPT Snowfest de 2010 et 2011 gardent eux des souvenirs uniques de deux étapes qui méritent pleinement leur place dans la riche histoire de l’European Poker Tour. « C’était un festival formidable dans un lieu magnifique », se souvient Ingham qui assure « n’avoir pas eu le temps de skier » à cause de la charge de travail.
L’emplacement unique a lui aussi marqué Ramsey : « La beauté du Snowfest et son caractère unique en ont fait les moments les plus mémorables de ces deux saisons. […] J’ai couvert des tournois dans le monde entier et, selon mon expérience, Saalbach-Hinterglemm fait partie des cadres les plus incroyables pour un tournoi de poker ».
Après un hiatus d’une année, l’EPT a trouvé le moyen de mélanger de nouveau ski et poker. L’European Poker Tour prend la direction de la station de la Mer Noire de Sochi, la ville hôte des Jeux Olympiques de 2014. Rendez-vous du 20 au 29 mars.
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