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Le coup de maître du siècle : La Grèce réécrit l’histoire à l’Euro 2004

28 juin 2024
9 min

Le coup de sifflet final retentit. Le stade de la Luz explose de joie. La Grèce, nation de football mineure, vient de réaliser l’impensable : soulever le trophée Henri-Delaunay après avoir terrassé le Portugal (1-0) en finale de l’Euro 2004.

Le football est un sport rempli de surprises, mais l’exploit réalisé par la Grèce lors de l’Euro 2004 reste inégalé.

Qualifiés d’outsiders à 150 contre 1, les Grecs, emmenés par le charismatique Otto Rehhagel, ont déjoué tous les pronostics pour soulever le trophée continental. Retour sur un parcours légendaire qui a marqué l’histoire du football.

Un conte de fées improbable

L’équipe de Grèce débarque au Portugal pour l’Euro 2004 avec le fardeau d’une histoire footballistique peu reluisante : aucune victoire dans une grande compétition et seulement un petit but marqué.

Leur entraîneur, Otto Rehhagel, un tacticien rusé, forge une équipe solidaire et combative.

Son système défensif, rugueux mais efficace, s’appuie sur des guerriers infatigables tels que Zagorakis, Dellas et Karagounis.

Des débuts difficiles et un destin en marche

L’équipe grecque n’avait jamais connu le succès dans une grande compétition internationale. Pire encore, leur bilan était affligeant : aucune victoire et un seul but marqué en phase finale. Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’Otto Rehhagel, un entraîneur allemand au caractère bien trempé.

Rehhagel insuffle une nouvelle dynamique

Dès sa prise de fonction en 2001, Rehhagel s’est attelé à reconstruire l’équipe grecque. Son style défensif et sa capacité à motiver ses joueurs ont été des éléments clés de leur futur succès. Un exploit retentissant à Old Trafford contre l’Angleterre en octobre 2001 a marqué les esprits et confirmé l’émergence d’une nouvelle force européenne.

Qualifications : une machine défensive impitoyable

La Grèce a ensuite réalisé un parcours exceptionnel lors des qualifications pour l’Euro 2004, ne concédant que 4 buts en 8 matchs. L’équipe, bien que peu spectaculaire, était devenue une machine défensive redoutable, capable de renverser les montagnes. Les hommes de Rehhagel terminent en tête du groupe 6 avec 18 points, soit 6 points d’avance sur l’Espagne, deuxième.

Une domination défensive

La principale force de la Grèce réside dans sa solidité défensive. L’équipe n’a encaissé que 4 buts en 8 matchs, le deuxième meilleur bilan de tous les groupes.Cette performance est le fruit du travail du sélectionneur Otto Rehhagel, qui a mis en place un système défensif rigoureux et efficace.

Des attaquants opportunistes

Si la défense était le point fort de la Grèce, l’attaque n’a pas été en reste. Angelos Charisteas et Vassilios Tsiartas ont été les fers de lance de l’équipe, inscrivant respectivement 4 et 3 buts.

Des victoires importantes

La Grèce a remporté plusieurs matchs importants lors de sa campagne de qualification. La victoire 1-0 en Espagne en juin 2003 a été un moment crucial, tout comme le succès 2-0 contre l’Ukraine à domicile en octobre 2003.

Une qualification méritée

La qualification de la Grèce pour l’Euro 2004 n’est pas une surprise. L’équipe a réalisé un parcours solide et cohérent, et elle sera un adversaire redoutable pour les autres nations participantes.

Le classement final des éliminatoires du groupe 6 de la Grèce:

1. Grèce – 18 points

2. Espagne – 17 points

3. Ukraine – 10 points

4. Arménie – 7 points

5. Irlande du Nord – 3 points

L’Euro 2004 : un rêve devenu réalité

Personne ne s’attendait à grand-chose de la Grèce lors de l’Euro 2004. Mais les Grecs, portés par une solidarité exemplaire et un esprit combatif sans faille, ont déjoué tous les pronostics.

Le Portugal terrassé en ouverture

Dès le match d’ouverture, la Grèce a créé la sensation en battant le Portugal, pays hôte, grâce à des buts de Karagounis et Basinas.

Et dès la 7e minute, Karagounis ouvre le score ! Stupeur des supporters lusitaniens, joie des rares fans hellènes présents.

Mais l’Allemand Rehhagel reste de marbre. À la pause, la Grèce mène 1-0. En seconde période, le penalty transformé par Basinas assomme les Portugais malgré le but de Ronaldo dans le temps additionnel. Première victoire historique pour la sélection !

L’exploit était retentissant et le rêve commençait à prendre forme

Les Grecs avaient atteint leur objectif, mais pouvaient-ils désormais rêver des quarts ? La réponse se précisera face à l’Espagne. Angelos Charisteas répond à Morientes et égalise contre l’Espagne et permet aux siens d’accrocher le nul. Le rêve semble permis avec 4 points au compteur. Pour valider leur ticket pour les quarts, les Grecs doivent battre une Russie jusqu’ici sans victoire.

Mais leur défense si hermétique cède face à la pression Russe. Menés 2-0, les hommes de Rehhagel réduisent l’écart mais s’inclinent. Il leur faut désormais un esperer une victoire du Portugal face à l’Espagne ! Les lusitaniens s’imposent 1-0, et grâce à une meilleure attaque, la Grèce accède aux quarts contre toute attente. Place à un immense défi : affronter la France de Zidane, Henry & cie, triples champions du monde et revanchards après 2002.

L’exploit face à la France

L’heure des exploits. En quarts de finale, les Grecs se dressent face à la France, championne d’Europe en titre. Un nouveau défi, une nouvelle montagne à gravir.

Mais les « Pirates de l’Égée » ne se laissent pas impressionner. Un but de Charisteas suffit à leur bonheur (1-0) et les propulse dans le dernier carré.

Le rêve devient réalité.

Sous un ciel portugais incandescent, la Grèce et la Tchéquie se livrent un duel acharné pour accéder à la finale de l’Euro 2004.

Les 90 minutes réglementaires et les prolongations ne parviennent pas à départager les deux équipes solides défensivement.

C’est finalement sur corner que Traianos Dellas de la tête inscrit le but de la victoire à la 105ème minute pour permettre à la Grèce de arracher une qualification historique  vers la finale historique contre le Portugal.

L’Euro 2004 restera gravé à jamais dans les mémoires. L’équipe de Grèce, avec ses moyens modestes et son style rugueux, a défié les pronostics et réalisé un exploit retentissant. Une victoire qui a transcendé le sport et uni tout un pays derrière ses héros.

L’héritage d’une épopée. L’Euro 2004 a marqué un tournant dans l’histoire du football grec. Cette génération dorée a inspiré les jeunes et donné un nouvel élan à la discipline. La Grèce n’est plus une simple nation de football, elle est une terre de champions.

Le sacre ultime et l’euphorie nationale

L’Estadio da Luz à Lisbonne est en ébullition. Le Portugal, pays hôte, et la Grèce, outsider surprise, se disputent le titre suprême de l’Euro 2004. L’atmosphère est électrique, les supporters portugais galvanisés par l’envie de voir leur équipe triompher.

Dès le coup d’envoi, les Portugais prennent le contrôle du ballon et assiègent la défense grecque. Cristiano Ronaldo, Luís Figo et Deco multiplient les occasions, mais la muraille grecque, emmenée par le charismatique Traianos Dellas, reste infranchissable. La première mi-temps se termine sur un score nul et vierge.

En seconde période, le scénario reste le même. Le Portugal domine, la Grèce défend.

Les minutes s’égrènent et la tension monte. Alors que le match semble se diriger vers une prolongation, la Grèce surgit.

Sur un corner, Angelos Charisteas, le héros grec de l’Euro, s’élève plus haut que tout le monde et catapulte le ballon de la tête au fond des filets (57e). Le stade est assommé. La Grèce a marqué !

Le Portugal se rue à l’attaque pour tenter d’égaliser, mais la Grèce ne cède pas. Les Grecs, galvanisés par leur but, défendent avec acharnement et repoussent toutes les vagues portugaises. Le coup de sifflet final retentit. La Grèce est championne d’Europe !

L’exploit est immense. La Grèce, a défié tous les pronostics et terrassé l’un des favoris du tournoi chez lui et devant son public.

 Des larmes de joie coulent sur les joues des joueurs grecs, qui célèbrent leur victoire avec une ferveur indescriptible. Le miracle grec est accompli.

Un exploit gravé dans la légende

La victoire de la Grèce à l’Euro 2004 est l’un des plus grands exploits de l’histoire du football. Une équipe sans stars, avec un style de jeu minimaliste, a défié toutes les logiques pour soulever le trophée continental. Otto Rehhagel et ses guerriers resteront à jamais dans les mémoires comme les héros d’une nation fière.

Le miracle grec est une leçon pour tous. Il nous rappelle que l’impossible n’est pas grec et que le rêve, parfois, peut devenir réalité.

Alors, la prochaine fois que vous verrez une équipe a priori moins forte défier les Goliath du football, souvenez-vous de l’épopée grecque de 2004. Tout est possible.

Les joueurs clés de la Grèce

Theodoros Zagorakis : le milieu de terrain a été élu meilleur joueur du tournoi. Il a été le véritable leader de l’équipe par sa hargne et son abattage.

Antonios Nikopolidis : le gardien et capitaine vétéran a réalisé des miracles dans les buts, notamment lors de la finale. Il a su garder son calme et donner confiance à sa défense.

Angelos Charisteas : l’attaquant a marqué le seul but de la finale d’une tête victorieuse, offrant le titre à son pays. C’était son troisième but du tournoi.

Traianos Dellas : le défenseur central a été une force de dissuasion par sa puissance physique et son jeu de tête. Buteur pour la victoire en temps additionnel en demi-finale face à la République Tchèque  

Kostas Katsouranis : le milieu défensif a éteint bon nombre d’offensives adverses par son impact physique et sa science du tacle.

Grâce à ces joueurs symboles, la Grèce a fait preuve d’un immense courage et d’une solidarité à toute épreuve pour remporter ce titre européen majeur.

L’Euro 2004 a marqué un tournant dans l’histoire du football grec. Cette victoire a permis de développer le sport dans le pays et d’inspirer une nouvelle génération de joueurs.

Plus qu’un simple exploit sportif, le sacre de la Grèce est une véritable ode au courage, à la persévérance et à l’esprit d’équipe. Un triomphe qui a résonné bien au-delà des frontières du football et qui continue d’inspirer les petits poucets du monde entier.

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