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Cinq façons différentes de bluffer

février 7, 2025
par PokerStars Learn

Globalement, il existe deux types de mises au poker : les mises pour value (appelées « value bets ») et les bluffs. On effectue un value bet quand on pense avoir la meilleure main et qu’on cherche à soutirer un maximum de jetons à son adversaire. Un bluff est une mise effectuée quand on a probablement la pire main mais qu’on a de bonnes chances d’inciter son adversaire à passer.

Le bluff aide également à protéger et à équilibrer vos ranges de value bet. Si vous misez uniquement lorsque vous avez touché une main, il devient extrêmement facile pour vos adversaires de passer lorsqu’ils sont derrières. En incluant les bluffs dans votre range, vos mises deviennent moins prévisibles.

Réussir le bluff parfait n’est pas facile. Cela requiert un timing adéquat ainsi qu’une bonne compréhension de la range de mains de votre adversaire, de ses habitudes et des nombreux autres facteurs qui déterminent s’il va suivre ou passer.

Mais alors, quand et comment devriez-vous tenter d’inciter vos adversaires à passer ? Passons en revue cinq façons différentes de bluffer.

En faisant tapis pré-flop pour voler les blinds

Le bluff commence pré-flop. Techniquement, tout le monde a encore une chance de remporter le pot si la main va jusqu’au flop, mais le but est de rafler les blinds et de gagner des pots sans avoir à batailler. Cette tactique fonctionne avec un vaste éventail de mains qui inclut des mains très fortes ainsi que des mains plus faibles qui serviront de bluffs.

Quand on veut bluffer pré-flop, la position est absolument essentielle, surtout s’il s’agit de faire tapis avec un petit stack. Moins il y a de joueurs à agir après vous, plus il y a de chances que vous les incitiez à passer.

Imaginez : vous avez dix grosses blinds, vous êtes en petite blind et l’action pré-flop a passé jusqu’à vous. Le joueur en grosse blind a environ 20 grosses blinds. Vous disposez d’une certaine fold equity et l’adversaire a tendance à ne pas investir ses jetons facilement.

Vous décidez de faire tapis et votre adversaire passe. Vous empochez une grosse blind plus les antes et vous récupérez votre petite blind pour un profit d’environ deux grosses blinds, soit une augmentation de 20 % de votre tapis.

Notez que je n’ai pas révélé votre main dans cet exemple. Dans ce genre de situation, vous pouvez faire tapis avec des paires fortes, des broadways, des As et des Rois assortis et, si votre adversaire est très serré, avec n’importe quelles cartes.

 

En effectuant un 3-bet pré-flop

Aux tables plus faibles, il n’est pas impossible que vous soyez le seul à faire des relances larges et à partir à tapis. Mais si vous affrontez des joueurs plus chevronnés, vos adversaires voudront également rafler les blinds et remporter des pots pré-flop.

Pour contrer les joueurs qui ouvrent avec un large éventail de mains, vous pouvez vous servir du 3-bet pour bluffer. Le 3-bet est un excellent moyen de faire grossir les pots quand vous avez une main forte, mais il peut également être utilisé pour mettre la pression à un adversaire qui ouvre avec des mains faibles.

Il n’aura pas les cotes pour suivre avec le bas de sa range et s’il commence à suivre trop large, vous pourrez miser à nouveau au flop après votre 3-bet.

En fonction de l’adversaire et de la situation, vous pouvez effectuer un 3-bet avec toutes sortes de mains allant des paires premium aux bluffs purs et simples. Là encore, les bluffs équilibrent votre range tout en vous donnant l’opportunité de remporter de gros pots pré-flop. Il est également assez facile de passer si votre adversaire 4-bet.

Imaginons qu’un joueur agressif a relancé près de la moitié de ses mains lors des derniers tours, dans le but de voler des pots et de prendre l’ascendant sur la table. Il relance en milieu de parole et vous êtes au bouton avec J 9. Vous n’avez donc pas une main forte, mais elle a un bon potentiel au flop.

Vous décidez de 3-bet en bluff. Vous relancez à hauteur de trois fois la mise du relanceur initial et il passe.

Avec une mise de continuation au flop

Si vous êtes l’agresseur pré-flop (que ce soit en relançant ou en surrelançant), le joueur qui a suivi se contentera bien souvent de checker. Cela vous laisse le choix de miser ou non. Il est intéressant de miser très fréquemment au flop avec des mains qui pourront générer de la value mais aussi avec des bluffs.

En moyenne, les adversaires toucheront le flop une fois sur trois. Même s’ils touchent, ils ne pourront peut-être pas continuer avec leurs paires plus faibles. C’est pour cette raison que le c-bet en bluff est très efficace.

Évidemment, vous ne pouvez pas bluffer à chaque fois. Il arrivera que d’autres joueurs se soient suffisamment connectés au tableau pour suivre et dans ce cas, vous perdrez vos jetons. Si vous bluffez trop fréquemment, vos adversaires peuvent également se rendre compte que vous effectuez trop de c-bets et commencer à suivre avec des mains plus faibles.

Toutefois, si la texture du tableau correspond à votre range, si votre adversaire passe trop souvent ou si vous avez assez de chances de vous améliorer lors des prochaines streets, il est généralement intéressant de bluffer au flop. C’est un risque minime qui pourrait vous permettre de remporter un petit pot.

Imaginons par exemple que vous relancez depuis le bouton avec Q10 et que votre adversaire suit en grosse blind. Le flop donne A22. C’est un tableau très sec avec une hauteur As.

Votre adversaire checke et vous décidez de miser. Votre adversaire aura du mal à suivre sans As et sa range ne contient pas autant d’As que la vôtre. Il passe et vous raflez le pot.

Lorsque vous envisagez d’effectuer un c-bet en bluff, il est judicieux de réfléchir à la façon dont vous allez agir à la turn si votre adversaire décide de suivre. En fonction de la carte dévoilée, allez-vous abandonner ou poursuivre l’offensive ?

En effectuant un semi-bluff avec un tirage

Les tirages font partie des meilleures mains pour bluffer. Même si vous êtes suivi, vous disposez au moins d’une certaine équité. Vous avez une chance de vous améliorer à la turn ou à la rivière en touchant une couleur ou une quinte. Le cas échéant, vous pourriez empocher un pot encore plus conséquent.

C’est comme ça qu’on s’offre deux moyens de gagner au poker. En misant avec des tirages (même avec des tirages minces comme des backdoors ou des overcards), vous forcez les autres joueurs à prendre des décisions difficiles. De temps en temps, vous gagnerez le pot. Parfois, vous serez suivi, mais vous aurez quand même une chance de toucher un monstre à la turn.

Imaginons que vous relancez 109 en milieu de parole et que le joueur au bouton vous suit. Le flop donne 8Q2. Dans ce cas, vous avez floppé un tirage couleur ainsi qu’un tirage quinte ventral. C’est l’occasion idéale de bluffer, car vous pouvez représenter la Dame tout en ayant des outs pour vous améliorer.

Vous misez deux tiers du pot et votre adversaire suit. La turn donne Q. Vous avez manqué votre tirage, mais vous décidez de poursuivre l’offensive en continuant de représenter une main forte telle qu’une Dame. Votre adversaire réfléchit un moment avant de jeter sa main, vous offrant ainsi le pot.

Imaginons maintenant que dans cet exemple, votre adversaire suit votre mise à la turn. À ce stade, vous craignez qu’il vous batte à plate couture, probablement avec une Dame. Vous êtes prêt à abandonner à la rivière jusqu’à ce que cette dernière donne J, vous permettant ainsi de former votre quinte.

Votre adversaire peut toujours vous battre avec un full, mais vous décidez de faire tapis à la rivière pour une mise de la taille du pot. Il suit et dévoile un brelan de Dames. Vous remportez un gros pot en transformant votre semi-bluff en main de value.

En bluffant à la rivière

La rivière représente une situation unique en matière de bluff. À ce stade de la main, il n’y a plus aucune chance que votre main ou celle de votre adversaire ne s’améliore. Vous ne pouvez pas faire de semi-bluff à la rivière, car les tirages non touchés sont définitivement manqués et quelqu’un a d’ores et déjà la meilleure main.

Si vous pensez que votre adversaire a la meilleure main, c’est le moment de décider si vous voulez bluffer ou passer. Il est souvent préférable de passer. Surtout si l’autre joueur a représenté une main très forte et n’a pas eu peur d’investir des jetons dans le pot.

Mais là encore, il est possible de tirer votre épingle du jeu en bluffant à la rivière. Si vous avez l’impression que l’autre joueur n’est pas très confiant et que vous parvenez à le convaincre que vous le battez, un bluff réussi à la rivière peut vous permettre de remporter de gros pots et augmenter instantanément votre taux de gain. Mais si vous échouez, cela vous coûtera tout aussi cher !

Les joueurs expérimentés sont même capables de transformer des mains faites en bluffs s’ils ont le sentiment d’être derrière.

Imaginons par exemple que vous relancez pré-flop avec J10 et que votre adversaire suit en grosse blind. Le flop donne 10Q2. C’est un flop assez correct pour vous. Vous avez une paire intermédiaire, qui sera parfois la meilleure main, mais il sera difficile de tirer de la value d’une main inférieure. L’adversaire checke et vous faites de même.

La turn donne 5, une carte qui ne devrait pas changer grand-chose, pour autant votre adversaire effectue une grosse mise à hauteur de 3/4 du pot. Vous suivez à contrecœur car vous n’avez pas envie d’abandonner une paire intermédiaire, mais vous suspectez votre adversaire de miser pour value avec une Dame après être passé à côté d’une occasion de le faire au flop.

La rivière donne A. Cette carte vous arrange beaucoup ! Elle n’améliore pas votre main, mais il est également peu probable qu’elle améliore celle de votre adversaire. S’il a une Dame, cet As ne va pas lui plaire, car il pourrait vous permettre de former une paire, une double paire, voire une quinte.

Il checke. Vous pourriez checker pour aller à l’abattage en espérant que votre Valet suffise, mais vous pensez pouvoir l’inciter à passer la plupart de ses mains impliquant une Dame. Vous faites une grosse mise à la rivière et il passe.

Il existe de nombreuses façons de bluffer au poker. Restez à l’affût des opportunités d’inciter vos adversaires à passer pour remporter des pots même sans avoir la meilleure main.

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