L’Auto-Critique au Poker
D’un côté, il y a être très trop laxiste avec vous-même. De l’autre, il y a être beaucoup trop sévère. Négliger la discipline entraînera des conséquences néfastes sur votre mental et vos mauvaises habitudes de jeu. Alors qu’être un dictateur envers vous-même aura pour conséquence de vous faire perdre confiance, vous rendant trop sensible aux erreurs que vous ferez. C’est d’autant plus dommage que les erreurs sont aussi normales qu’inévitables. Notre but ici est de décrire les pièges qui peuvent attendre les débutants, d’un côté comme de l’autre. Au milieu, nous saurons trouver le bon compromis, où le méchant flic et le gentil flic sauront trouver le bon niveau d’auto-critique, toujours nécessaire pour progresser plus vite.
Se Montrer trop Léger – l’Ego
Etre trop indulgent avec vous-même en tant que joueur de poker est en général une décision inconsciente qui consiste à vous laissez tranquille. En fait, c’est une pratique que le joueur trop sévère peut envisager d’adopter. Se montrer trop léger envers soi-même est en général causé par deux inconscients coupables : l’ego et la négligence.
Le joueur egocentrique pense qu’il sait déjà tout sur tout. S’il ne fait jamais la moindre erreur, comment pourrait-il espérer s’améliorer ? Ce dernier pensera souvent être le meilleur joueur du monde, s’en prendra aux autres, sur les forums comme dans la vraie vie, expliquant à quel point certains joueurs ont joué telle ou telle main de manière horrible. Avec un peu de chance, et avec du recul, il lui faudra des années pour se rendre compte qu’il n’est tout simplement pas un bon joueur. C’est alors en mettant son ego de côté qu’il pourra commencer à vraiment progresser.
Les joueurs à l’ego surdimensionné n’y arriveront jamais tant qu’ils ne changeront pas leur approche. Quand l’esprit s’ouvre à la multitude d’erreurs qu’on peut faire en une seule journée, tous les jours, alors il peut envisager d’y remédier. Si vous ne pouvez pas prendre le contrôle sur vous-même, personne ne le pourra. L’excès de confiance n’est rien d’autre qu’un signe d’insécurité.
Se Montrer trop Léger – La Négligence
L’autre façon dont le joueur débutant peut se montrer trop indulgent avec lui-même consiste à négliger complètement l’aspect mental du jeu. Un professionnel, dans n’importe quel sport ou discipline, ne peut pas être au top sans un grand sens des responsabilités. L’athlète accompli s’entraîne, mange et dort en suivant un planning organisé, lui assurant le succès. Le joueur d’échecs de classe mondiale étudie la théorie et travaille sur des tactiques tout en s’assurant de faire l’exercice pour se maintenir en forme.
Beaucoup trop de joueurs répètent les mêmes erreurs, jour après jour : jouer à moitié bourré, joueur des sessions de 6 heures sans la moindre pause, etc. Ils ont également tendance à s’isoler, jouant pendant deux jours non-stop le weekend pour des résultats médiocres. Ils pensent qu’en se payant un coach, leurs rêves deviendront réalité.
Si cette description vous vous semble familière, même juste un petit peu, alors posez-vous la question : « est-ce que j’aborde le poker comme un athlète professionnel ? ». Le poker n’est pas facile. On ne peut pas s’améliorer sans beaucoup d’implication et un apprentissage continu. Les erreurs sont là pour être scrutées et sont des outils pour s’améliorer. Mais seulement si vous prenez vos responsabilités et arrêtez de vous montrer négligent.
Se Montrer Trop Sévère
L’ego peut aussi poser des problèmes dans cette situation. Si un joueur a une envie brûlante de réussir et se montre peu sûr de lui quand il échoue, cela peut vite tourner au massacre. Chaque erreur devient une insulte pour son ego, devenant un événement inacceptable. Il n’est pas besoin de dire qu’une telle approche n’est pas réaliste et passe à côté de l’intérêt de faire des erreurs. Tous les joueurs commettent des erreurs, toujours. La différence entre le joueur accompli et celui qui ne va nulle part vient de l’approche qu’ils ont face aux erreurs qu’ils font. De la même façon que punir un chien qui vient de manger vos chaussures ne va pas l’empêcher de recommencer, punir votre inconscient pour ne pas avoir bien appliqué un concept poker est totalement inutile.
A vous réprimander à chaque fois que vous faites une erreur, vous créez de l’anxiété autour de ces erreurs. Cela vous conduit à réagir de manière émotionnelle au lieu de laisser la logique prendre le dessus quand ça ne va pas. Nous parlons souvent ici de tilt des erreurs. Beaucoup de joueurs disent : « Je ne tilt pas quand je n’ai pas de chance, seulement quand je fais des erreurs. » Ce n’est pas la bonne approche car ils en oublient d’apprendre de leurs erreurs. Etre trop sévère avec soi-même peut parfois être plus destructeur que d’être trop laxiste.
Le Juste Milieu
Parfois, trouver le bon chemin consiste tout simplement à éviter les mauvais. On peut résumer ça en disant que le bon mélange de discipline est une combinaison saine de lucidité à propos de soi-même et d’humilité. C’est en tempérant son ego que le joueur aspirant peut commencer à se développer. Mais il doit faire attention à ne pas trop se relâcher. Prenez du temps pour étudier le jeu à des moments où vous ne pourrez pas ouvrir de tables de poker. Prenez des pauses régulières, soignez votre mental et faites comme si le poker était une carrière que vous voulez réussir, même si c’est juste un hobby.
Dans le même temps, le joueur aspirant ne doit pas s’auto-détruire quand il fait des erreurs. Les attentes doivent être raisonnables. Les objectifs inaccessibles n’aident jamais personne. La barre est placée tellement haute que le joueur débutant a peur de ne pas réussir et se sent mal à cause de ça. Faites une liste des principales erreurs que vous faites et assurez-vous de les éliminer petit à petit, avec du temps. Quand votre liste d’erreurs est vide, faites-en une autre. Tant que vous jouerez au poker, vous ferez des erreurs. Elles sont autant de chances d’améliorer votre jeu. Soyez ferme, juste et optimiste. Echouer est une chance de réussir la prochaine fois, mais seulement si vous vous en servez pour apprendre.
