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Mettre ou Eviter la Pression sur un Tapis Profond

octobre 29, 2020
par PokerStarsSchool

Il n’y a rien de mieux que de se pencher sur deux textures de tableau très différentes pour expliquer comment la profondeur du tapis joue sur la dose la pression que vous devez mettre ou éviter.

Main n°1 – Mettre la pression

Dans cette main de NL100 Zoom, (l’auteur de l’article) je suis de petite blind avec KQ et le joueur UTG ouvre à 2,50 $. Je 3-bet à 11 $ et il suit. Les tapis de départ tournent autour de 160 $. Notre jeu est bien plus profond qu’à l’accoutumée.

Le flop vient 972 et il checke. Je prévois de construire une range de mise polarisée sur ce tableau. En théorie, cette profondeur pousse davantage ma range à effectuer de petites mises. En effet, mon adversaire a plus de 77 que moi, et peut-être quelques 22. À 160 grosses blinds, ses brelans sont un peu plus efficaces, et mes overpaires un peu moins. Cela dit, ce ne serait pas une erreur d’effectuer une grosse mise avec KK ou une main du même acabit, car ce tableau n’est pas si affreux que ça. Selon moi, je pourrais aussi bien checker que miser 33 ou 77 : ces trois scénarios sont viables. J’opte pour le dernier, pour une raison simple.

Dans un pot 3-bet avec des tapis profonds, les joueurs passent trop souvent avant la river.

Quand plusieurs options s’offrent à vous et qu’elles sont toutes aussi raisonnables les unes que les autres, essayez d’anticiper. Imaginons que le jeu est un arbre : parmi les nombreuses ramifications, sur quelle branche un adversaire classique est-il le plus susceptible de mal jouer sa range, et de quelle manière ? Ici, je m’attends à ce que l’adversaire passe une trop grande partie de sa range avant la river. S’il n’y a que des briques qui tombent, par exemple, il devra alors suivre avec presque tous les JJ et parfois quelques mains plus faibles comme AK et TT pour que mes bluffs ne soient pas rentables. Étant donné que la plupart des joueurs ne prendront pas le risque de suivre avec AK, je peux gagner de l’EV en favorisant les options de flop qui me conduiront ensuite à tapis.

Techniquement, ma main n’est pas propice à c-bet à la rivière sur un tableau pavé de briques puisqu’elle bloque les tirages manqués de l’adversaire et, par conséquent, sa range de fold. Cependant, les bloqueurs entrent peu en considération quand les participants délaissent à ce point la théorie du jeu et passent aussi facilement.

L’adversaire se couche et je remporte le pot, mais je reste content du plan initial.

Avec un tapis profond, vous devez jouer ces 60 grosses blinds supplémentaires avec la même témérité que les 100 premières. Toutefois, dans cette partie, le joueur standard est très loin d’avoir une fréquence de défense optimale contre une agression soutenue et répétée. Cela pourrait suffire contre des joueurs timides qui bluffent peu, mais notre objectif est de le punir pour avoir passé trop prématurément.

 

 

Main n°2 – Éviter la pression

Dans la main précédente, notre crainte que l’adversaire se heurte à nos jeux max était exacerbée par la profondeur des tapis, mais sa tendance à passer une trop grande partie de sa range nous a permis de mettre la pression pour augmenter notre EV et notre fold equity. De la même manière, lorsqu’on joue en profondeur sur un tableau dont la texture n’est pas adaptée à notre range en tant que surrelanceur, il faut faire en sorte d’éviter de se retrouver dans des pots énormes avec des overpaires ou top paires. En tant que surrelanceur, cela implique de checker une grande partie de notre range sur des tableaux défavorables, et en particulier sur des flops qui donnent à l’adversaire de nombreuses mains qui ne feraient qu’une bouchée de nos overpaires.

Un exemple représentatif de ce type de flop est 876. Si ce flop était tombé lors de la main précédente, notre range se serait retrouvée en bien moins bonne posture. Sur un flop comme celui-ci, avec cette profondeur de tapis, l’EV de la range du joueur qui suit est supérieure à celle du joueur qui 3-bet depuis la petite blind. Selon la théorie du jeu, que faut-il faire quand l’EV de votre range est vraiment mauvaise ? Il faut checker. Cela semble être une évidence quand on paie une relance du joueur UTG depuis la grosse blind, mais les joueurs ont un peu plus de mal à se résoudre à checker quand ils ont relancé au tour d’enchères précédent. Sur ce flop, jouer en profondeur est encore pire que de suivre depuis la grosse blind contre une range UTG, c’est pourquoi on devrait d’abord checker.

Dans une telle situation, miser avec une main comme QQ en ayant 3-bet depuis la petite blind pourrait nous placer en très mauvaise posture si un joueur venait ensuite à surrelancer. Le pot grossit à tel point que l’intégralité des 160 grosses blinds entre en jeu, et c’est l’inverse de ce que l’on souhaite avec une main de ce type.

Notre range a l’inconvénient du jeu max. C’est l’ingrédient fatal qui pousse à miser à outrance. Plus les tapis gagnent en profondeur, plus les jeux max prennent de l’importance, et plus l’inconvénient d’avoir le jeu max est handicapant. Cela explique que l’EV de notre range soit aussi basse.

En résumé

Quand le tableau est avantageux pour votre range et que les tapis sont profonds, votre avantage de jeu max et votre EV augmentent.

Avec des tapis profonds, essayez de mettre davantage de pression qu’à l’accoutumée dans les situations favorables à votre range.

Quand le tableau est désavantageux pour votre range et que les tapis sont profonds, votre avantage de jeu max et votre EV diminuent.

Avec des tapis profonds, essayez de contrôler davantage la taille du pot dans les situations défavorables à votre range.

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