Mise de Continuation au Poker : Stratégies et Sizing du C-Bet
Comment faire un bon c-bet au poker ? Stratégies, tailles de mise, types de boards et erreurs à éviter pour mieux miser au flop.
Le fameux continuation bet (mise de continuation), ou c-bet pour les intimes, c’est un peu comme ce premier café du matin – presque automatique pour beaucoup de joueurs, mais souvent mal exécuté.
Si vous jouez au poker depuis un moment, vous avez forcément déjà entendu ce terme. Mais savez-vous vraiment quand et comment l’utiliser efficacement ?
Parce que croyez-moi, il y a une grosse différence entre balancer des c-bets à tout-va, et les utiliser comme une arme stratégique.
Qu’est-ce qu’un Continuation Bet (C-Bet) au poker ?
Le c-bet, c’est tout simplement une mise effectuée au flop par le joueur qui a relancé avant le flop. Simple, non ?
Vous relancez pré-flop, et vous continuez votre histoire au flop avec une mise – voilà, vous venez de faire un continuation bet.

Schéma expliquant les fondements du continuation bet au poker
Ce qui est dingue, c’est qu’aujourd’hui le c-bet est devenu tellement fondamental qu’un joueur qui ne fait pas de ces mises de continuation est immédiatement catalogué comme faible ou débutant.
C’est un outil que vous DEVEZ maîtriser si vous voulez être pris au sérieux aux tables.
Un bon c-bet s’appuie sur trois piliers : l’initiative préflop, un avantage de range, et un flop favorable.
Et pour cause – un c-bet bien exécuté peut vous faire gagner un pot sans même avoir besoin d’une main.
Parfois, il suffit juste de continuer à raconter l’histoire que vous avez commencée avant le flop : « J’ai une main forte, ne vous mêlez pas de ce coup. »
Quand le C-Bet est devenu une stratégie fondamentale
Il y a une quinzaine d’années, les joueurs faisaient beaucoup moins de c-bets qu’aujourd’hui. C’était l’époque où le poker était plus en mode « hit or fold » – soit vous aviez touché le flop, soit vous abandonniez.
Puis les joueurs ont commencé à comprendre que celui qui raconte l’histoire a souvent l’avantage.
La fréquence des c-bets a explosé, et maintenant on voit des joueurs qui font une mise de continuation sur près de 100% des flops ! Bien sûr, ce n’est pas optimal – mais ça montre à quel point cette stratégie est devenue centrale.
Les fondamentaux du C-Bet au poker
Le c-bet marche pour une raison simple : la plupart du temps, personne ne touche le flop. Les stats ne mentent pas – même avec deux cartes décentes, vous ne toucherez une paire ou mieux qu’environ 1 fois sur 3.
Donc si vous êtes le relanceur pré-flop, votre adversaire va souvent se retrouver avec rien du tout au flop. Et même s’il a quelque chose, il va souvent hésiter face à votre agression continue.
En plus, quand vous êtes le relanceur pré-flop, vous êtes censé avoir une main plus forte en moyenne que quelqu’un qui a juste suivi. Vous avez ce qu’on appelle « l’avantage du range » – et le c-bet exploite cet avantage.
Fréquence optimale de C-Betting
Vous n’êtes pas obligé de c-better à chaque flop. Varier vos mises protège votre range et rend vos actions plus difficiles à lire.
Alors, à quelle fréquence devriez-vous faire des c-bets ? La réponse courte : ça dépend.
Mais si vous cherchez un chiffre, disons que la plupart des bons joueurs c-bettent entre 60% et 80% des flops après avoir relancé.
Et pas 100% ? Non, parce que ça vous rendrait trop prévisible. Parfois, checker permet de contrôler la taille du pot avec vos mains moyennes, de tendre un piège avec vos monstres, ou simplement d’abandonner avec vos mains faibles sans jeter d’argent par les fenêtres.
Stratégies de C-Bet selon la force de votre main
Toutes les mains ne se jouent pas de la même façon après avoir relancé préflop. C’est la force relative de votre main qui doit guider votre choix entre value, contrôle ou bluff.

La force perçue de votre main doit guider votre approche entre bluff, contrôle et value.
Le c-bet est efficace si vous savez quand votre main mérite vraiment de miser.
👉 Consultez notre classement des mains au poker pour ne pas vous tromper.
Le C-Bet avec des Mains Fortes pour maximiser la valeur
Avec des monstres comme top paire-top kicker, overpairs, brelans, etc., le c-bet est quasiment automatique. Vous voulez construire le pot et extraire le maximum de valeur.
Une erreur classique ? C-better trop petit avec vos grosses mains. N’ayez pas peur de miser gros quand vous avez du lourd – surtout contre des adversaires qui suivent trop souvent.
Le C-Bet avec des Mains Moyennes : Décisions complexes
Les mains moyennes (paire moyenne, tirage fort) sont les plus délicates à jouer. Un c-bet peut transformer votre main en bluff si vous êtes relancé. En même temps, checker abandonne l’initiative.
Alors, quelle est la solution ? Souvent, c’est de c-better plus petit (environ 30-40% du pot) pour contrôler la taille du pot tout en restant agressif. C’est ce qu’on appelle un « merged c-bet sizing » – un sizing (taille de mise) qui ne révèle pas trop la force de votre main.
Le C-Bet en Bluff : Quand et comment
Le bluff en c-bet, c’est tout un art. Idéalement, vous voulez bluffer avec des mains qui ont un certain potentiel d’amélioration – ce qu’on appelle des « bluffs semi-automatiques ».
Par exemple, avec As-Kc sur un flop Qs-7s-2c, vous n’avez rien touché, mais vous avez des overcards et un tirage couleur. C’est parfait pour un c-bet bluff : vous pouvez gagner immédiatement ou toucher au turn.
Mais attention à ne pas bluffer contre des joueurs qui suivent tout et n’importe quoi ! Le meilleur bluff du monde ne fonctionne pas contre quelqu’un qui ne sait pas folder.
Adapter le c-bet au board
Un bon c-bet ne dépend pas uniquement de votre main, mais aussi de la texture du flop. Certains tableaux favorisent l’agresseur, d’autres demandent plus de prudence.
Le C-Bet sur des Tableaux Secs vs. Tableaux Connectés
Sur un board sec comme K-4-2 rainbow (ou arc-en-ciel, de trois couleurs différentes), c’est le paradis du c-bet. Peu de mains ont touché ce flop, et si vous représentez un roi, vos adversaires vont souvent se coucher.
À l’inverse, sur un board très connecté comme 9-8-7, il faut être plus prudent. Ces flops touchent souvent l’éventail du suiveur, et vous pourriez vous retrouver dans une situation délicate si vous êtes relancé.
L’impact de la hauteur des cartes sur votre stratégie
Les tableaux avec des cartes hautes favorisent généralement le relanceur pré-flop. Pourquoi ? Parce que votre range contient plus d’As, de Rois, de Dames, etc.
À l’inverse, les boards avec uniquement des petites cartes peuvent être dangereux car ils touchent souvent le range du payeur (connecteurs, petites paires).
Le C-Bet sur les Tableaux Assortis
Les boards avec 3 cartes de la même couleur sont des cas particuliers. D’un côté, peu de mains ont touché une couleur. De l’autre, beaucoup ont des tirages couleur.
La règle générale ? C-bettez plus petit sur ces tableaux, surtout hors de position. Cela vous permet de protéger votre range tout en ne vous engageant pas trop profondément.
Quelle taille de C-Bet utiliser ?
Le sizing de votre mise influe sur la pression exercée, les mains qui peuvent continuer, et la crédibilité de votre range. Voici quand utiliser les différentes tailles de c-bet.

Taille du c-bet : adaptez votre mise à la texture du board, votre main et le profil adverse.
Quand utiliser un petit C-Bet (25-33% du pot)
Les petits c-bets sont devenus super populaires ces dernières années. Ils vous permettent de faire des mises de continuation plus souvent sans risquer trop de jetons.
Ils sont idéaux sur les tableaux qui vous favorisent ou quand vous jouez contre des adversaires serrés qui suivent rarement sans une bonne main. Au pire, vous perdez peu, au mieux, vous gagnez le pot avec un investissement minimal.
Quand opter pour un C-Bet standard (50-66% du pot)
Le sizing standard reste efficace dans beaucoup de situations, notamment quand :
- Vous avez une main avec laquelle vous voulez extraire de la valeur ;
- Le board est moyennement coordonné ;
- Vous jouez contre un adversaire qui n’est ni trop large ni trop serré.
C’est le sizing passe-partout qui fonctionne dans la plupart des situations standard.
Les C-Bets surdimensionnés : Situations spéciales
Miser plus de 100% du pot ? Ça arrive, mais dans des cas très spécifiques :
- Tableaux très dangereux où vous voulez faire payer cher les tirages ;
- Contre des adversaires qui suivent trop mais qui respectent les grosses mises ;
- En position avec une main très forte sur un board qui connecte bien avec votre éventail.
Ces grosses mises racontent une histoire très polarisée : soit vous avez un monstre, soit vous bluffez complètement.
Type de C-Bet | Taille | Quand l’utiliser |
---|---|---|
Petit | 25–33 % du pot | Board sec, en position, contre joueur serré |
Standard | 50–66 % du pot | Main à valoriser, board équilibré, adversaire standard |
Sursizing | 100 %+ du pot | Board dangereux, gros tirages, bluff polarisé ou main très forte |
Défendre contre les Continuation Bets
Pour être un pro du c-bet, vous devez aussi savoir comment y répondre quand vous êtes de l’autre côté. C’est comme au foot – le meilleur attaquant connaît aussi les techniques de défense.
La clé ? Être imprévisible.
Si vous pliez toujours face aux c-bets, vous devenez une cible facile. À l’inverse, si vous résistez trop souvent, les bons joueurs vont commencer à vous c-better avec des mains de valeur.
Une bonne défense commence par une bonne connaissance des ranges et de la lecture du board. Comprenez ce que votre adversaire peut avoir, ce que vous représentez, et agissez en conséquence.
Le poker moderne est une bataille de c-bets et de défense contre les c-bets. Maîtrisez ces deux aspects, et vous aurez déjà une longueur d’avance sur la plupart des joueurs de votre niveau.
Alors, prêt à mettre en pratique ces stratégies de mises de continuation au poker durant votre prochain tournoi ? N’oubliez pas : comme pour tout au poker, l’observation et l’adaptation sont vos meilleurs alliés.
FAQ sur le C-Bet au Poker
Qu’est-ce qu’un C-Bet au poker ?
Un continuation bet (ou c-bet) est une mise effectuée au flop par le joueur qui a relancé préflop. Il s’agit de “continuer l’histoire” en montrant de la force après avoir déjà pris l’initiative.
Faut-il toujours faire un C-Bet ?
Non. Même si le c-bet est une arme puissante, miser systématiquement vous rend prévisible. Il est souvent plus malin de checker certaines mains pour équilibrer votre stratégie.
Quelle taille de mise pour un bon C-Bet ?
Tout dépend du flop, de votre main et du profil adverse. En général, les bons joueurs misent entre 25 % et 66 % du pot, avec des ajustements selon la texture du board.
Sur quels flops faut-il c-better ?
Les flops “secs” comme K-4-2 arc-en-ciel sont idéaux pour c-better, car ils touchent rarement la range de l’adversaire. Les boards connectés ou très coordonnés demandent plus de prudence.
Peut-on bluffer avec un C-Bet ?
Oui, surtout avec des mains ayant du potentiel comme des tirages ou des overcards. On parle alors de bluff “semi-automatique”, qui peut gagner le pot tout de suite ou plus tard dans le coup.
Comment défendre contre un C-Bet ?
Ne vous couchez pas trop souvent, mais ne payez pas à l’aveugle non plus. Adaptez votre réponse en fonction du flop, de votre main et de ce que le relanceur est censé représenter.
Le c-bet n’est qu’un des nombreux leviers pour améliorer votre jeu.
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