Voler les Blinds de Manière Exploitante
Gagner un gros pot est l’un des meilleurs sentiments au poker, mais souvent ce n’est rien de plus qu’un setup ou un coin flip remporté. Sur le long terme, ce qui différence un joueur gagnant d’un joueur perdant est la faculté à voler les blinds.
Ne pas se Laisser Mourir
Rester assis à attendre de grosses mains est le meilleur moyen de perdre ses jetons. Les blinds font beaucoup de mal à notre tapis. Devoir mettre au milieu ces petites mises forcées encore et toujours dans des situations compliquées entame notre stack à chaque fois. Si nous ne récupérons pas ces blinds de temps en temps, nous serons des joueurs perdants. Il n’en est pas question. Alors comment s’y prendre pour éviter de voir notre tapis fondre sans réaction ?
Comment Voler les Blinds de manière Exploitante
Le meilleur moyen de gagner la guerre des petits pots est de mieux voler les blinds que vos adversaires et mieux défendre vos propres blinds. Imaginez une partie de cash game en 6-handed avec un joueur pro et 5 joueurs serrés débutants. Le résultat d’une telle partie est couru d’avance. Le pro va relancer très large en fin de parole et ses adversaires vont tomber dans le piège de la passivité. Ils vont coucher leurs blinds bien trop souvent, ils ne vont pas assez 3-bet le pro en vol manifeste et ils ne profiteront pas eux-mêmes de leur bouton, laissant au joueur pro beaucoup de walks et d’argent facilement gagné.

Prenons un Example
Vous êtes au bouton avec 7♣ 4♣ et tout le monde se couche jusqu’à vous. La petite blind (SB) est un joueur serré récréatif qui ne veut pas d’ennuis avec ses mains. En grosse blind (BB), on retrouve un joueur faible passif qui aime bien voir des flops mais qui ne sort pas des sentiers battus et qui ne se bat pas pour un pot sans avoir trouvé quelque chose au flop. Vous êtes obligé de relancer ici. Pour comprendre pourquoi, essayons de penser aux situations les plus communes une fois que vous avez relancé à 2,5 blinds.
- Les deux joueurs se couchent. C’est évidemment un résultat fantastique. La petite blind devrait se coucher environ 85 % du temps d’après sa stratégie et le fait qu’il est hors de position. La grosse blind paiera souvent mais il devrait néanmoins se coucher environ 50 % du temps. Nous pouvons alors calculer le pourcentage de chances pour que les deux joueurs se couchent : 0,85 x 0,5 = 42,5 %. Cela ne représente pas assez de Fold Equity si nous perdons toujours le pot après le flop. Mais heureusement, nos chances post-flop sont plutôt bonnes malgré notre main marginale.
- SB se couche et BB paye. C’est le deuxième scénario le plus commun et il est plutôt bon pour vous. Quand BB paye, il va souvent rater le flop et votre lecture vous fait dire qu’il va souvent check/fold. Votre plan est donc de C-Bet très souvent en position. Vous n’avez pas besoin de toucher beaucoup de flops. Votre main est mauvaise ici, mais avec autant de Fold Equity, vous n’avez pas besoin de toucher beaucoup de flops. En plus, vous toucherez de temps en temps un tirage quinte ou couleur ou un flop du type J♠ 7♦ 7♥ . Même quand vous êtes payé par la grosse blind, vous êtes dans une situation très profitable.
- SB paye et BB se couche. Cette situation, plus rare, n’est pas si mal pour vous. Vous avez l’occasion de réaliser votre équité au flop et devriez être content que SB ait décidé de ne pas 3-Bet. Votre main n’est clairement pas favorite contre sa range mais souvenez-vous que ce joueur joue un jeu ABC, il vous donnera donc des indications sur la force de sa main. Vous pouvez donc gagner en équité en checkant beaucoup de flops pour aller voir la turn. Si vous n’avez rien, vous pouvez vous coucher. Mais si votre adversaire check encore à la turn, cela peut vouloir dire que sa range est faible et vous avez alors un Delayed C-bet profitable. Ce play fonctionne bien contre une range plus forte qui jouera plutôt face-up.
- Les deux joueurs payent. Ce scénario ne se produit que 0,15 x 0,5 = 7,5 % du temps. Il est plutôt mauvais pour nous, mais assez rare pour ne pas causer trop de dégâts. Le bon côté est que si vous avez la chance de toucher un gros flop, vous serez content d’avoir deux adversaires au lieu d’un seul.
- Un des joueurs 3-Bet. C’est la situation qui doit vous inciter à ne pas relancer cette main à une table plus relevée. Quand un joueur 3-bet et vous avez une main faible, vous êtes obligé de vous coucher, vous empêchant ainsi de réaliser votre équité au flop, le résultat étant une perte de 100 % de votre investissement de 2,5 blinds. Mais comme ce scénario n’est pas le plus commun, il ne doit pas vous empêcher de relancer light au bouton.
Cherchez des situations où personne ne 3-bet large et vole les blinds régulièrement.
Conclusion
A chaque fois que tout le monde s’est couché jusqu’à vous au bouton, assurez-vous de savoir quels types de joueurs sont dans les blinds. Une main totalement injouable peut être une vraie mine d’or à long terme. Essayez de voler avec une range plus large quand vous savez que les joueurs derrière vous se couchent souvent, ne se battent pas pour les pots après le flop et surtout, ne 3-bet pas souvent.